Echo Bruit
n° 134
g
Dossier :
Colloque qualité sonore 2011
confort auditif pour tous dans le secteur tertiaire
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le magazine de l’environnement sonore
Des nuisances tenaces et des souhaits
d’amélioration
Au terme de cette enquête figuraient des questions sur des
problèmes susceptibles de gêner ou de perturber le travail de
bureau ainsi que sur des souhaits vis-à-vis d’améliorations
possibles dans les espaces de travail.
• Les nuisances subies
Les niveaux de nuisances subis sont intéressants à double
titre, d’une part, dans leurs rangs relatifs et, d’autre part,
dans leurs relations avec les satisfactions précédemment
exprimées. Ainsi, tout à fait logiquement, c’est en matière
d’éclairage que les nuisances subies sont déclarées de loin
les moins fortes (17 %) recoupant le fait que c’était en matière
d’éclairage que les satisfactions étaient les plus élevées
(82 %). Il en va de même, mais à un moindre degré, pour
les questions de température et de climatisation vis-à-vis
desquelles les niveaux de nuisance sont relativement élevés,
faisant ainsi écho à des niveaux d’insatisfactions en matière
de température eux-mêmes relativement élevés.
Dans la perspective qui est la nôtre, une attention particulière
doit être portée à la question du bruit qui, nous l’avions
déjà signalé, pouvait avoir plusieurs origines. On a vu
précédemment qu’avec 74 % de satisfaits, le bruit était classé
en bonne place par rapport aux autres éléments de confort
retenus, se situant au troisième rang. Mais, on voit ici, qu’à
ce niveau moyen de satisfaction correspondent deux types
de nuisances qui sont d’inégales importances. C’est ainsi
que sont exprimées de fortes nuisances sonores dues à des
personnes, ces dernières avec 34 % arrivent en premier rang,
juste avant les problèmes de température et de climatisation,
tandis que les nuisances sonores dues aux appareils
apparaissent en avant dernier rang avec 23 %. On comprend à
nouveau, l’importance du rôle que jouent les comportements
sociaux dans la qualité de vie au bureau.
• Les souhaits d’amélioration exprimés pour certains
équipements.
Si on prolonge l’analyse sur les nuisances en rapprochant
les souhaits d’amélioration aux niveaux de satisfactions
exprimés, on voit que tout aussi logiquement, c’est en matière
d’éclairage que les souhaits d’amélioration sont les plus
faibles, tandis que les souhaits d’améliorations en matière
de climatisation et de chauffage sont relativement élevés.
De même, le souhait de baisse de niveau de bruit n’arrive
pas dans les premiers rangs en relation avec un niveau de
satisfaction relativement correct.
On notera, toutefois, que ces corrélations relativement
harmonieuses sont troublées par les classements relatifs de
ces deux éléments de confort que sont les sièges et le nombre
de rangements : ils sont à la fois l’objet d’une relativement
grande satisfaction et, en même temps, l’objet d’une
demande relativement forte d’amélioration. Il est probable
que cette situation traduit une sensibilité particulièrement
forte de ceux qui travaillent dans des bureaux à ces deux
éléments de conforts.
Conclusion
Au terme de cette rapide analyse des apports de cette
enquête, on voit combien tous ceux qui travaillent en France
dans des bureaux tout en étant dans leur ensemble largement
satisfaits des espaces de travail qui leur sont offerts, sont
néant moins critique sur de nombreux points, ces critiques
étant d’autant plus fortes que les entreprises sont grosses
et les bureaux ouverts. On remarque également que ceux qui
travaillent dans des bureaux attendent beaucoup de ce qui
constitue leur cadre de vie au travail, cette attente expliquant
probablement en grande partie le niveau de ces critiques.
Par rapport au bruit, on voit bien que ce dernier, avec ses
diverses composantes, même s’il ne possède pas une place
déterminante dans les facteurs de bien-être au travail, n’y
joue pas moins un rôle important. Il en résulte que c’est
tout autant son influence directe sur le bien-être au travail
que ses influences indirectes en relation avec les autres
dimensions de l’analyse avec lesquelles il fait système, qui
sont déterminantes. Et, si l’on veut bien garder en mémoire
que dans tout système c’est le maillon le plus faible qui
détermine la solidité globale, alors on peut voir que les
questions de bruit, comme celles d’ambiance sonore, méritent
d’être traitées à leur juste valeur. On constate bien, ainsi,
comment de mauvais équilibrages dans les investissements
d’aménagement, sont susceptibles de coûter particulièrement
cher, justifiant l’idée du caractère onéreux de certaines
économies.
Pour en savoir plus:
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