Echo Bruit n°134 - page 27

Echo Bruit
n° 134
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Dossier :
Colloque qualité sonore 2011
confort auditif pour tous dans le secteur tertiaire
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le magazine de l’environnement sonore
Mais, plus important du point de vue de la dynamique de
l’aménagement des espaces de travail, ceux qui travaillent
dans des bureaux paysagers trouvent pour 47 % d’entre eux
que la qualité des espaces de travail est insuffisamment prise
en compte par leur entreprise contre 37 % dans les bureaux
collectifs et seulement 27 % dans les bureaux individuels.
Indépendamment du problème sociétal qu’on rencontre en
France en matière d’acceptation des espaces ouverts, on voit
bien que c’est tout autant la façon même dont sont menés les
projets d’aménagement des open space qui est ici critiquée
6
.
Quelles satisfactions vis-à-vis des espaces
de travail ?
Si on les considère dans leur ensemble, ceux qui travaillent
dans des bureaux se déclarent majoritairement plutôt
satisfaits (59 %) et même très satisfaits (24 %) de leurs
espaces personnels de travail ce qui au total constitue, avec
83 % de satisfaction, un niveau particulièrement élevé.
On notera cependant que ce niveau de satisfaction est
relativement plus faible pour les catégories professionnelles
les plus basses (76 %) que pour les catégories supérieures
(87 %). Mais, surtout, comme précédemment, on constate
que cette satisfaction décroît significativement quand on
passe des bureaux individuels (90 %) aux bureaux paysagers
- et open space - (63 %), les bureaux collectifs avec 84 % de
satisfaits se trouvant à nouveau en situations intermédiaires.
Il y a donc là, une relation d’insatisfaction particulièrement
robuste qui mériterait d’être soigneusement examinée.
• Les niveaux de satisfaction vis-à-vis des aménagements
Comme précédemment pour les espaces de travail en
général, les niveaux de satisfaction exprimés vis-à-vis des
aménagements de ces espaces sont élevés - voire très élevés
-, des écarts étant cependant relativement importants entre
d’un côté une plus grande satisfaction pour les bureaux (la
table), les facilités de connexion et le siège qui présentent
plus de 80 % de satisfaits et, de l’autre, les possibilités de
rangements collectifs et de personnalisation ainsi que les
espaces de stockage ou d’archivage vis-à-vis desquels les
niveaux de satisfactions se réduisent à moins de 75 %.
On voit bien, avec ces trois domaines combien, même à
l’heure de l’informatique et des PC portables que demeurent
de forts besoins de personnalisation de son espace de
travail, ce qui explique le peu de satisfaction exprimé vis-à-
vis des bureaux partagés, tandis que l’idée de bureau sans
papier justifiant une réduction des espaces de rangements
plus individuels que collectifs, est loin de rencontrer une
forte adhésion.
6 Sur ce sujet on pourra se reporter à l’ouvrage que vient d’éditer
ACTINEO présentant une synthèse de sept ans de travaux menés
sous son égide. Alain d’Iribarne, Performance au travail : et si tout
commençait par les bureaux ?, Editions Italique, Paris, 2012.
• Les niveaux de satisfaction vis-à-vis du confort et de
l’esthétique
Les satisfactions exprimées, ici, se retrouvent à des niveaux
voisins des niveaux précédents avec un ensemble médian
compris entre 74 % et 71 % où figurent par ordre décroissant:
le bruit, la qualité de l’air, la température ambiante et
l’esthétique du mobilier. Avec plus de 80 %, l’éclairage et le
confort du siège rencontrent les niveaux de satisfaction les
plus élevés et, à l’inverse, se détachent nettement vers le bas,
avec 63 %, l’aménagement et la décoration. On voit donc que
c’est moins le confort au sens traditionnel qui fait défaut, que
tout ce qui touche à l’esthétique et à la décoration : manque
de goût des aménageurs ou refus de ceux qui tiennent les
cordons de la bourse de ce qui serait considéré comme du
superflu ?
• L’organisation de l’espace de travail
Au-delà des équipements fixes ou mobiles ainsi que les
aménagements de décors, la question de la qualité de
l’organisation des espaces de travail se pose d’autant
plus qu’elle joue un rôle important dans les possibilités
offertes pour travailler en fonction des modalités de travail
individuelles et collectives, chacun étant appelé à travailler
en fonction de ces modalités suivant des combinaisons
diversifiées.
Les niveaux de satisfactions rencontrés ici sont à la fois
plus faibles et plus dispersés que pour les cas précédents,
traduisant une plus grande sensibilité à ces questions de ceux
qui travaillent dans des bureaux et, probablement, de plus
grandes variations dans les pratiques des entreprises. C’est
ainsi que si les niveaux de satisfaction pour les possibilités
de circuler sont particulièrement élevés (87 %) de même
que pour les possibilités de se réunir (80 %), à l’inverse,
les possibilités offertes de s’isoler (60 %) et surtout de se
détendre (56 %) sont jugées beaucoup moins satisfaisantes,
tandis que les possibilités de travailler individuellement et de
se concentrer sont plutôt moins mal jugées.
Au-delà de cette hiérarchie qui traduit la difficulté à offrir un
équilibre convenable entre ces temps de travail individuels et
collectifs, il est important de noter les écarts de satisfaction
qui sont exprimés en fonction des types de bureaux occupés.
On retrouve, là aussi, comme précédemment, des niveaux de
satisfaction qui, avec des amplitudes diverses, décroissent
sur tous les items en particulier pour les possibilités de
travailler individuellement, les possibilités de se concentrer et
celles de s’isoler. Ces dégradations s’opèrent en passant des
bureaux individuels aux bureaux collectifs puis aux bureaux
paysagers: les niveaux d’insatisfaction passent de 7 % à 26 %
puis 48 % dans le premier cas; de 6 % à 28 % et 48 % dans le
second tandis qu’ils s’échelonnent de 21 % à 45 % puis 60 %
dans le dernier. On voit ainsi apparaître le grief majeur fait aux
espaces ouverts par tous ceux qui y travaillent.
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