Echo Bruit n°134 - page 31

Echo Bruit
n° 134
g
Dossier :
Colloque qualité sonore 2011
confort auditif pour tous dans le secteur tertiaire
29
le magazine de l’environnement sonore
• Effet cocktail party: perte de discrimination dans le bruit —
perte du GPS auditif,
• Perte du murmure, du chuchotement,
• Confusions de phonèmes, en particulier sur les chiffres
(6/10 — 7/13/16…) et les noms propres,
• Inconsciemment, la personne met en œuvre des
compensations instinctives: elle augmente le son (téléphone,
télévision…), elle fixe ses interlocuteurs, elle fait travailler son
cerveau pour « boucher les trous ».
Mais cette compensation a des limites et certains manques ne
peuvent être compensés.
« Durand, vous m’envoyez vos documents d’ici le 6 mars. »…
Et le 8, Durand, consciencieusement, envoie ses documents…
Deux jours à l’avance à ses yeux puisqu’il a compris: « Vous
m’envoyez vos documents d’ici le 10 mars. » Durand devient
malentendant sans s’en apercevoir.
Plus grave, le cerveau met aussi en place des compensations
négatives. Certains sons ne sont plus référencés par le
cerveau dans son fonctionnement quotidien; il ne les oublie
pas mais perd l’habitude de les utiliser. La personne se met
instinctivement à éviter les situations qu’elle n’arrive plus à
gérer. C’est le repli sur soi constaté si l’on tarde trop à faire face.
Analyse des situations de communication
Être malentendant, ce n’est pas avoir perdu X ou Y décibels
d’audition, c’est avoir du mal à faire face aux situations de
communication de la vie quotidienne !
Faire face à la malentendance, c’est d’abord analyser
ces situations. Au travail, cela nécessite de définir pour
commencer les situations de communications spécifiques
liées aux fonctions professionnelles. En tenant compte du
niveau de bruit correspondant à chacune d’entre elles, il faut
les analyser selon les deux grilles suivantes:
Par rapport au poste de travail: lesquelles sont importantes, stressantes, fatigantes
Par rapport à l’audition de la personne : quel est le niveau d’intelligibilité ? que peuvent apporter prothèses et aides techniques?
comment améliorer l’environnement sonore (aspect spatial),
* Jérôme Goust, malentendant appareillé depuis 1974, implanté cochléaire en 2004, a toujours conservé ses activités professionnelles et
sociales malgré la progression de sa malentendance. Agriculteur biologique, puis journaliste-écrivain, il est l’auteur de « Pour mieux vivre la
malentendance au quotidien » (1998) et du « Guide des aides techniques pour les malentendants et les sourds » (Collection Néret, 2003).
n
SITUATIONS/AUDITION
Niveau bruit intelligibilité
prothèses/aides
techniques
aspect spatial
dialogue avec collègues
réception public en extérieur
atelier
chantier
réception public en espace collectif
réception public en espace individuel
réunions
enseignement, conférence, etc.
téléphone fixe
téléphone portable
autres (précisez)
SITUATIONS/TRAVAIL
niveau de bruit
importantes
stressantes
fatigantes
dialogue avec collègues
atelier
réception public en extérieur
réception public en espace collectif
réception public en espace individuel
réunions
enseignement, conférence, etc.
téléphone fixe
téléphone portable
autres (précisez)
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