Echo Bruit
n° 134
g
Dossier :
Colloque qualité sonore 2011
confort auditif pour tous dans le secteur tertiaire
27
le magazine de l’environnement sonore
Au travail, l’audition c’est capital! Nous avons une obligation
de résultat dans la communication. Les mal-entendus ne
pardonnent pas. Entendre et comprendre constituent des
enjeux professionnels quotidiens.
Ces deux étapes sont fondamentales : nous entendons avec
nos oreilles, nous comprenons avec notre cerveau.
Pour cela, il faut que nous percevions distinctement les sons
qui nous entourent et que nous arrivions à distinguer dans
notre environnement sonore les sons signifiants dont le sens
va diriger notre activité. Qu’il s’agisse de bruit à surveiller
et à identifier, ou de paroles humaines. L’enjeu est donc
l’intelligibilité des diverses situations de communications qui
sont liées au poste de travail.
Ces situations sont à la fois objectives dans la définition du
poste de travail, et vécues de façon subjective par chacun
en fonction de son audition, de ses capacités d’attention,
d’adaptation… et de compensation lorsque survient la
mal-entendance.
Des situations de communication
Notre oreille recueille l’information sonore et la transmet
au cerveau. La recherche du sens se fait en confrontant
le message perçu avec l’ensemble des archives de notre
cerveau. Celui-ci utilise des procédures variables selon les
types de situations. On peut ainsi distinguer plusieurs types
de situations:
• Perception pure
Sonneries (porte, téléphone, alarmes diverses), bruits
normaux d’une machine à surveiller, bruits d’alarme dans un
lieu clos ou sur la voie publique… dans ce cas, il s’agit d’une
part de percevoir le bruit, et d’autre part de lui donner un
sens, c’est-à-dire que notre cerveau le reconnaisse parmi les
signaux archivés. Par exemple, une personne malentendante
profonde retrouvant l’audition grâce à l’implant cochléaire va
très vite percevoir ces signaux…mais dans un premier temps il
s’agira d’un « bruit » parmi une multitude d’autres… Il faudra
un certain temps pour que ce bruit soit automatiquement
identifié comme la sonnerie de la porte.
• Ecoute passive (conférence…)
Le cerveau doit analyser et comprendre le message, mais sans
obligation de réponse. Il s’agit d’aller chercher dans les zones
de notre mémoire tout ce qui peut éclairer et donner sens.
• Dialogue en vis-à-vis
(bureau, commerce, vie sociale) : Dans
ce cas, les opérations ne s’arrêtent pas à la recherche du
sens. Il s’agit aussi d’utiliser le message et notre mémoire
pour nourrir le dialogue et assurer les répliques (réponses,
questions…).
• Dialogue à distance en milieu clos ou en public (téléphone
fixe ou portable)
Ici, le déchiffrage se fait avec le son mais sans l’image. Nous
sommes alors privés de toutes les indications apportées par
la vue de l’interlocuteur : physionomie, regard, expression,
mimique, posture… Autant d’éléments que nous utilisons
couramment pour éclairer le message. Lorsque nous
dialoguons au téléphone avec une personne inconnue,
ils nous manquent. Par contre notre cerveau visualise
partiellement l’expression d’un interlocuteur habituel.
• Dialogue en groupe (réunions, repas…)
Chaque intervenant délivre ses messages avec les
caractéristiques de SA voix : spectre vocal, intonation,
Typologie des situations de communication
au travail et problèmes rencontrés lorsque
l’audition faiblit
Jérôme GOUST*,
animateur de « Vie quotidienne et audition »