Echo Bruit
n° 134
g
Dossier :
Colloque qualité sonore 2011
confort auditif pour tous dans le secteur tertiaire
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le magazine de l’environnement sonore
bruyantes, claquements de portes, utilisation d’appareils
bruyants, etc.). Elles permettent en outre d’établir un contact
avec les opérateurs concernés, ce qui peut amener des
éléments de réponses quant à la signification de certains
échanges verbaux ou visuels, de certains déplacements à
travers l’espace étudié (par exemple pour répondre à un appel
sur téléphone portable, pour converser avec un collègue, ou
pour accéder à un point de service), ainsi que pour évaluer la
pertinence de certaines solutions potentielles de réduction
de la propagation du bruit (par exemple par interposition
d’écrans acoustiques).
Par ailleurs, hors présence des personnels occupant
normalement l’espace paysager faisant l’objet de l’étude, des
mesurages visant à caractériser l’acoustique du local et son
aménagement peuvent être entrepris.
Quelques descripteurs acoustiques des
espaces paysagers
Comment traduire l’ambiance acoustique d’un espace de
bureaux paysagers ? Deux aspects acoustiques doivent être
pris en compte : l’acoustique du local et de son aménagement
d’une part, et le bruit généré dans ce local par les occupants.
Caractérisation du local et de son aménagement
Les paramètres permettant de caractériser l’acoustique d’un
local non encore aménagé sont les suivants:
• Durée de réverbération : ce paramètre donne une première
indication des performances acoustiques du local, et en
particulier de son éventuelle amplification sonore ; les
conditions de mesurage sont précisées dans la Norme
Française NF EN ISO 3382-3.
Attention tout de même, il ne suffit pas d’avoir une valeur
de durée de réverbération faible pour être assuré du confort
acoustique ! À titre d’exemple, des valeurs de durée de
réverbération inférieures à la seconde ont été relevées dans
des espaces paysagers assez fortement occupés et dotés d’un
plafond en plaques de plâtre pleines, qui étaient considérés
par leurs usagers comme invivables!
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• Décroissance spatiale par doublement de distance : ce
paramètre décrit l’atténuation du bruit avec la distance ;
les conditions de mesurage sont précisées dans la Norme
Française NF EN ISO 14257 pour un local non meublé, et dans
la Norme Française NF EN ISO 3382-3 pour un local meublé.
Pourquoi effectuer un distinguo entre les deux situations ?
Caractériser le plateau livré en blanc permet de s’assurer de sa
compatibilité avec les aménagements futurs (en particulier en
ce qui concerne les performances d’absorption acoustique du
plafond et les niveaux de pression acoustique générés par les
installations techniques du bâtiment). Mais ces performances
peuvent être mises à mal par un aménagement introduisant
de nombreuses surfaces réfléchissantes ou laissant une
distance trop faible entre postes de travail. A contrario, un
bon aménagement (faisant par exemple appel à des écrans
acoustiquement absorbants entre postes de travail) peut être
anéanti par la présence d’un bâti faisant exagérément appel
à des matériaux réfléchissants.
• Atténuation entre postes de travail : ce paramètre décrit
l’atténuation sonore d’un poste de travail à un autre; il permet
notamment de caractériser l’effet de la présence éventuelle
d’écrans acoustiques tels que cloisonnettes ou séparateurs
entre les postes de travail. La valeur de cette atténuation est
typiquement comprise entre 5 et 10 dB (A) selon la qualité des
aménagements mis en œuvre.
• Niveau de bruit de fond : ce paramètre décrit la somme des
contributions provenant du niveau de pression acoustique
généré par les équipements techniques du bâtiment, et du
bruit provenant de l’environnement extérieur et transmis à
travers la façade.
• Sonorité à la marche : ce paramètre décrit le niveau de bruit
généré par un plancher (typiquement un plancher surélevé
dans le cas des bureaux) lorsqu’une machine à chocs
normalisée est placée dessus. Les conditions de mesurage
sont précisées dans la Norme Française NF S31074.
Caractérisation du bruit ambiant en activité
Les paramètres suivants peuvent typiquement être employés:
• Niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré
A LAeq : ce paramètre est une moyenne énergétique du bruit
ambiant, ce qui implique une notion de durée d’analyse.
Une durée de 30 minutes centrée sur des événements
ciblés constitue souvent un bon indicateur, mais la période
d’observation nécessite au moins une demi-journée.
L’expérience montre qu’au-delà de 55 dB (A) les plaintes liées
au bruit sur le plateau commencent à apparaître.
• Niveau de pression acoustique atteint ou dépassé pendant
10 % de la durée d’analyse, pondéré A L10 : ce paramètre est
représentatif du bruit ambiant dans ses périodes où il est
élevé; il est souvent influencé par les sources de bruit proches
du point de mesure.
• Niveau de pression acoustique atteint ou dépassé pendant
90 % de la durée d’analyse, pondéré A L90 : ce paramètre
est représentatif du bruit ambiant dans ses périodes
creuses, et traduit de ce fait le bruit de fond en activité ; il
est principalement influencé par les sources de bruit stables
telles que les équipements techniques du bâtiment, ou les
conversations lointaines persistantes.
D’autres paramètres?
Les paramètres précédemment décrits constituent des
paramètres physiques, mesurables. D’autres paramètres,
plus subjectifs, peuvent également fournir de précieuses
indications: