Echo Bruit
n° 134
g
Dossier :
Colloque qualité sonore 2011
confort auditif pour tous dans le secteur tertiaire
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le magazine de l’environnement sonore
Ces deux figures permettent de constater de grandes
différences de niveau entre les calculs avec et sans diffraction
pouvant aller jusqu’à 7 dB à certains endroits. Certains
récepteurs, bien que complètement cachés de la source,
semblent bien plus impactés par le bruit du fait de la prise
en compte de la diffraction. Des résultats similaires ont été
observés sur les autres bandes de tiers d’octave comme le
montre la figure 6 pour la bande à 500 Hz.
Mais le calcul avec la prise en compte de tous les trajets de
diffraction peut être long. C’est pourquoi des essais ont été
réalisés pour diminuer les temps de calcul. L’énergie d’un
trajet diffracté est en général beaucoup plus faible qu’un
trajet réfléchi. C’est pourquoi on n’utilise qu’une seule
diffraction par trajet acoustique, une double diffraction
n’apporterait qu’une infime part d’énergie négligeable devant
tous les autres trajets. Une autre possibilité pour réduire
les temps de calcul est de limiter la profondeur de part et
d’autre d’une diffraction. Si un trajet acoustique concerné
par une diffraction a déjà effectué un nombre important de
réflexions sur des surfaces aussi absorbantes que celles
trouvées dans un bureau ouvert, il n’est pas intéressant de
prendre en compte la diffraction. Comme l’énergie d’un trajet
diffracté est beaucoup plus faible qu’un trajet réfléchi, il n’est
pas nécessaire de prendre en compte beaucoup de réflexions
après une diffraction.
Une autre possibilité pour réduire les temps de calcul est de
ne considérer que les trajectoires diffractées dans les zones
d’ombre [3] et de ne pas prendre en compte les trajectoires
dans les zones dites « illuminées ». On ne considère donc que
les trajets pour lesquels les points de réflexion avant et après
la diffraction n’ont pas de champ direct.
La figure 7 présente les cartes de bruit (en dB relatif) pour la
bande de tiers d’octave à 1 000 Hz obtenues avec la prise en
compte du phénomène de diffraction dans toutes les zones et
la prise en compte uniquement dans les zones d’ombre. Les
différences sont faibles et la solution de limiter la diffraction
dans les zones d’ombre permet de considérablement réduire
le temps de calcul tout en assurant la validité des résultats.
Cette étude montre bien l’intérêt de prendre en compte la
diffraction dans les simulations, bien que la modélisation
de ce phénomène puisse être extrêmement coûteuse en
temps de calcul. Il existe cependant des moyens de limiter
ces temps de calcul et il est nécessaire de trouver d’autres
solutions pour pouvoir augmenter la précision de nos calculs
sans augmenter les temps de calcul [4].
Les futures études prendront en compte plusieurs sources
ainsi que leurs directivités, comme celle de la voix, afin de se
rapprocher au mieux de la situation réelle.
L’acoustique virtuelle : l’écoute des
résultats de calcul pour des non
acousticiens
Les calculs avec ICARE permettent d’obtenir un résultat sous
forme de réponse impulsionnelle entre une source (ou des
sources) et un récepteur donné. Cette réponse impulsionnelle,
convoluée à un signal anéchoïque, permet à toute personne,
même non familiarisée avec l’acoustique, de se faire un avis
sur l’ambiance sonore dans l’espace.
Les compétences du CSTB en acoustique virtuelle permettent
de réaliser des écoutes plus précises et une navigation
sonore et visuelle en temps réel dans le bureau ouvert. Cette
représentation virtuelle au plus proche de la réalité permet
à tous les acteurs du domaine de bien évaluer les différents
enjeux de l’aménagement d’un plateau en bureau ouvert.
Il n’y a pas que le bruit…
Outre l’acoustique, ce sont également l’éclairage, le
confort thermique et la qualité de l’air intérieur, qui jouent
un rôle dans le bien-être au travail et la santé. Afin de
mieux comprendre les gênes et troubles rapportés par les
Figure 6 – Différence relative (en dB) entre le calcul avec diffraction et le
calcul sans diffraction à 500 Hz
Figure 7 – Niveau relatif (en dB) avec diffraction complète (a) et avec
diffraction uniquement dans les zones d’ombre (b), pour le tiers d’octave
centré à 1000 Hz