Echo Bruit n°134 - page 47

Echo Bruit
n° 134
g
Dossier :
Colloque qualité sonore 2011
confort auditif pour tous dans le secteur tertiaire
45
le magazine de l’environnement sonore
Les espaces de bureaux livrés à blanc sont souvent aménagés
par la suite en bureaux ouverts. Ces aménagements
transforment un espace quasi vide en un espace très
encombré et ont un effet important sur la qualité acoustique
finale du lieu de travail. Afin de prévoir au mieux l’effet
acoustique de l’aménagement d’un bureau ouvert avant
construction, les bureaux d’études utilisent différents
logiciels de prévision existant sur le marché en utilisant des
approximations dans la modélisation. Le CSTB a cherché à
savoir quelle précision de résultat peut être obtenu par un
calcul de simulation afin d’étudier au mieux la problématique
acoustique et de proposer des solutions.
Dans le cas d’un plateau aménagé complet avec plusieurs
postes de travail, les calculs ne peuvent plus être réalisés
avec la méthode BEM3D, les temps de calcul étant trop
importants. C’est pourquoi ces calculs sont souvent effectués
avec des logiciels de type lancer de rayons. Afin de rendre
la modélisation et les calculs plus rapides, une solution peut
être de choisir une surface équivalente pour modéliser les
tables et le reste du mobilier car elle permet de simplifier les
détails géométriques en conservant les propriétés physiques
de la scène. Cependant, le risque est de perdre la pertinence
du calcul concernant l’augmentation ou la diminution du
niveau sonore à un emplacement précis, dépendant de
l’aménagement de l’espace ouvert.
Actuellement peu de logiciels d’acoustique des salles vendus
dans le commerce prennent en compte le phénomène de
diffraction qui a lieu lorsqu’une onde rencontre une arête ou
une surface courbe. Dans des salles où le champ est à peu près
diffus, où les réflexions sur les surfaces sont prépondérantes
et où les distances entre source et récepteurs sont grandes, la
contribution apportée par le phénomène de diffraction dans
la simulation acoustique peut être négligeable. Mais dans des
salles comme les bureaux ouverts, où se trouvent des surfaces
avec des coefficients d’absorption très élevés comme le
plafond, la diffraction joue un rôle non négligeable et change
de façon notable les résultats obtenus par la modélisation, et
ce d’autant plus pour des cas où la source et le récepteur ne
sont pas visibles l’un de l’autre.
Pour montrer l’influence de la prise en compte de la
diffraction, le CSTB a effectué des simulations numériques
dans un modèle de bureau ouvert correspondant à un centre
d’appel (modèle fourni par Peutz & Associés [1]). Les calculs
ont été réalisés avec ICARE et sont basés sur la méthode de
lancer de faisceaux intégrant des modèles de diffraction, ce
qui permet de prendre en compte la pénétration du champ
acoustique dans les zones d’ombre. Une comparaison de
résultats avec et sans diffraction est réalisée dans cette étude.
ICARE prend en compte le phénomène de diffraction qui
a lieu au niveau des arêtes des cloisonnettes. Les arêtes
de diffraction ont été disposées sur les arêtes verticales
et horizontales des bureaux ainsi que sur celles des
deux paravents. Les matériaux des tables, cloisonnettes,
armoires et murs sont purement réfléchissants, le plafond
a un coefficient d’absorption de 0.95 à 1 000 Hz et celui du
sol est de 0.13 à 1 000 Hz. Les sources et les récepteurs ont
été choisis omnidirectionnels et sans spectre de puissance.
Rubrique du spécialiste
Calcul du niveau sonore sur un
plateau aménagé
Influence de la prise en compte des diffractions
CSTB- Département acoustique et éclairage
Ont participé aux travaux de recherche et/ou rédaction de cet article :
Isabelle SCHMICH, Christophe ROUGIER, Nicolas HERMANT, Corinne MANDIN
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