Des études éparses
sur le coût du bruit
Des études sur le coût social du bruit ont été réalisées dans les an-
nées 1980 et 1990 grâce au financement du ministère de l’environ-
nement ; malheureusement, les études sont sectorielles, éparses
et n’ont pas été réactualisées. En voici cependant quelques-unes,
récentes, qui nous donnent une idée générale de ce que les nui-
sances sonores coûtent à la collectivité.
Coûts liés aux transports
Le rapport du comité opérationnel Bruit du Grenelle de l’Environ-
nement piloté par Dominique Bidou rappelle que le coût annuel
du bruit lié aux seuls transports varie selon les approches entre
3,4 milliards d’euros et 7,3 milliards d’euros, soit une fourchette
comprise entre 0,26 et 0,51% du PIB en France (études de 2001
et 2004). La Commission européenne, quant à elle, évalue en 2011
le coût social du train et de la route à environ 40 milliards d’euros
annuels en Europe.
En ce qui concerne la perte de valeur d’un bien immobilier lorsque
l’environnement sonore se dégrade, la banque cantonale de Zurich
(ZKB) en Suisse a mis au point en 2014 une méthode de calcul
en collaboration avec l’OFEV (Office fédéral de l’environnement).
Cette méthode a permis de mettre en évidence les variations qui
existent en fonction du type de logement et de nuisances sonores.
Selon l’étude, chaque décibel supplémentaire de bruit routier
au-dessus du seuil de 40 dB la nuit ou 50 dB le jour entraîne
une diminution du prix de vente de 0,59% pour les immeubles en
propriété, contre 0,19% dans le secteur de la location.
Dans le secteur de la location, le train aurait un impact moindre
sur les prix que la route : sur les 660 000 logements étudiés par la
ZBK, 60% subissent une baisse de valeur locative à cause du bruit
routier et 4% à cause du bruit du train.
En Suisse, la dévalorisation se monte à 1,2 milliards de francs
suisses par an.
Dans le contexte actuel de densification des villes et de crise du
logement, la dévalorisation financière des biens est donc un para-
mètre important à considérer.
Coûts liés à la surdité professionnelle
Avec une indemnisation moyenne de 100 000 euros par cas, les
surdités professionnelles coûtent environ 120 millions d’euros aux
entreprises chaque année. La surdité professionnelle est l’une des
maladies les plus coûteuses pour la collectivité.
La malentendance représente, toutes causes de surdité confon-
dues (surdité congénitale, vieillissement, suite de maladies, etc.)
environ 5 millions de personnes en France. Parmi elles, seules 20
à 30% sont appareillées.
Mais les chiffres de reconnaissance de la surdité professionnelle
ne reflètent pas la réalité. En effet, de nombreuses personnes re-
fusent de reconnaître leur malentendance, d’autres ne font pas les
démarches nécessaires pour être reconnues comme déficients au-
ditifs et enfin de nombreuses demandes n’aboutissent pas. À cela
s’ajoutent toutes les nouvelles surdités dues aux loisirs, comme
la musique amplifiée. Or, le fait de ne pas compenser sa surdité
coûte très cher à la société, comme en témoigne l’étude britan-
nique Bridget Shield en 2006. Le coût induit par le non-traitement
de la déficience auditive se monte en effet à lui seul à environ
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Grandir avec les sons
CIDB, 2014, 24 PAGES.
Dès le début de la vie, les sons nous enveloppent et guident
notre perception du monde. Mais ils peuvent aussi devenir
une source de perturbation engendrant des effets néfastes
sur la santé. Ce guide pratique s’adresse aux parents et aux
professionnels de la petite enfance pour leur permettre
d’offrir aux enfants un environnement sonore propice à leur
développement.
Une version est téléchargeable sur le site du CIDB
ou disponible en version papier gratuitement.
Le son (revue TDC n° 1 048)
ÉDITEUR CNDP, 2012, 48 PAGES.
Plusieurs articles rédigés par des spécialistes retracent
l’histoire des sciences et des techniques du son, décrivent les
mutations technologiques, esthétiques et sociétales récentes,
liées notamment à la compression et à la généralisation
d’une écoute individuelle et nomade, et sensibilisent les
jeunes aux dangers d’une exposition sonore trop intensive et
régulière. Dans la seconde partie, des études de documents
prolongent les articles dans différentes disciplines : sciences
physiques, technologie, histoire des sciences et des techniques,
création musicale, histoire des arts, etc.
Performance au travail : et si tout commençait par vos bureaux ?
Alain d’Iribarne
ÉDITIONS ITALIQUES, 2012, 128 PAGES.
Cet ouvrage qui s’appuie sur de nombreux témoignages, études
et enquêtes, passe en revue les paramètres qui influencent
la qualité de vie au bureau : le stress, le management, les
open space, les technologies, l’architecture, l’implantation
géographique… sans oublier un facteur trop souvent négligé :
l’aménagement intérieur des espaces de bureau.
Echo Bruit
Coût du bruit
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014