22,4 milliards d’euros par an en France, soit un peu moins de la
moitié de ce que coûte la cigarette à la collectivité (47 milliards
d’euros par an selon le Comité National contre le Tabagisme).
Sachant que la malentendance est liée à une comorbidité im-
portante (retard dans les apprentissages, risques de dépression,
mauvaise intégration sociale, mauvaise insertion professionnelle,
difficulté à progresser dans son emploi, etc.), ce montant donne
une idée de ce que la société va devoir assumer avec le taux de
malentendants qui risque d’augmenter avec le vieillissement de la
population et l’exposition au bruit dans les loisirs.
Si l’on ajoute à cela le coût lié aux autres sources de nuisances
sonores, comme par exemple les effets du bruit au travail en de-
hors de la surdité (gêne professionnelle, absentéisme, etc.), les
effets du bruit à l’école (retards scolaires liés aux difficultés d’ap-
prentissage), les répercussions des bruits de voisinage (stress, dé-
pression, consommation de psychotropes et autres médicaments,
hospitalisations, etc.) ainsi que le coût lié à la détérioration du
climat social dans les zones urbaines ou industrielles touchées par
le bruit, on atteindrait un montant annuel de plusieurs dizaines
de milliards d’euros, à en croire certains experts.
À quand une étude
fondamentale sur le coût réel
du bruit ?
Une étude globale de grande envergure sur le coût réel du bruit
permettrait aux pouvoirs publics d’évaluer les bénéfices de la lutte
contre le bruit et de l’intégrer dans leurs politiques environne-
mentales.
Un premier travail de recensement des études existantes est en
cours au sein du Conseil National du Bruit. En l’absence d’une
étude globale, le déni des nuisances sonores en termes de dégra-
dation du bien-être physique, mental et social (selon la définition
de l’OMS) perdurera et c’est la collectivité qui en paiera le prix.
Une attitude contre-productive au regard des nuisances sonores
qui augmentent avec l’urbanisation et la densification des villes.
Même si la problématique du bruit peine à être reconnue comme
une priorité dans la politique environnementale du Gouvernement,
les acteurs des secteurs public et privés ont pris de nombreuses
initiatives et posé des actions concrètes pour améliorer l’état des
lieux. Entre les actions de l’État, les initiatives des villes, des as-
sociations et des entreprises, les réalisations foisonnent, comme
nous allons le voir dans les chapitres suivants.
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Echo Bruit
Coût du bruit
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014