Echo Bruit - Hors-série - NOV2014 - page 15

Les effets extra-auditifs du bruit :
Selon le rapport de l’OMS,
Night noise guidelines for Europe
publié
en 2009, un Européen sur cinq serait régulièrement exposé la nuit
à des niveaux sonores qui pourraient être très nocifs pour la santé.
Il fournit des recommandations sur la limite d’exposition nocturne
moyenne et annuelle à respecter pour protéger sa santé.
D’après ces recommandations, le seuil d’exposition nocturne an-
nuelle moyenne à ne pas dépasser est de 40 dB Lnight (niveau de
bruit moyen en façade la nuit sur une année), soit le bruit d’une
rue tranquille dans un quartier résidentiel. Au-delà de ce niveau
d’exposition nocturne moyen, l’OMS considère qu’un individu peut
subir de légers effets sur la santé, tels que des troubles du som-
meil et de l’insomnie. Autre mise en garde, une exposition de
longue durée à des niveaux moyens excédant 55 dB Lnight (niveau
sonore d’une rue fréquentée) peut se traduire par de l’hyperten-
sion artérielle et provoquer des crises cardiaques.
Informations corroborées par un rapport de Transport & Environ-
ment selon lequel 50 000 attaques cardiaques mortelles chaque
année en Europe et 200000 cas de maladies cardio-vasculaires
seraient dus au bruit du trafic routier et ferroviaire.
En mars 2011, l’OMS a publié un autre rapport (
Burden of disease
from environmental noise
) qui a permis de quantifier les dégâts
des nuisances sonores causées par la circulation sur la santé en
Europe de l’Ouest. Cette approche quantitative est basée sur l’éva-
luation de la charge de morbidité attribuable à l’exposition au
bruit dans l’environnement.
Selon cette étude, le bruit causé par la circulation concourt
chaque année à la perte de plus d’1,6 million d’années de vie en
bonne santé suite à la morbidité, à des invalidités ou à une mor-
bidité prématurée. Les effets du bruit sur 5 maux (perturbations
du sommeil, crises cardiaques, troubles de l’apprentissage, acou-
phène et gêne) sont évalués au moyen de l’indicateur quantitatif
des « années de bonne santé perdues » soit « disability adjusted
life years » ou DALYs.
Nombre d’années de vie
en bonne santé perdues
• Perturbation du sommeil : 903 000
• Gêne : 587 000
• Maladies cardiaques : 61 000
• Dysfonctionnement cognitif de l’enfant (7-19 ans) : 45000
• Acouphènes : 22 000
Total : 1618 000
Pour aller plus loin
En ce qui concerne le bruit au travail
, consulter le site
très documenté de l’Institut national de recherche
et de sécurité :
Quant à la prévention des risques auditifs liés
à la musique amplifiée
, consulter le site de l’association
Agi-son :
Audition et vie professionnelle
Jérôme Goust
2
ème
ÉDITION, EDITIONS NÉRET, 2012, 224 PAGES.
Ce guide réactualisé a pour ambition de promouvoir la
santé auditive au travail : de la conception des espaces,
au dépistage jusqu’à la compensation, il s’adresse
à tous les professionnels qui interviennent dans le
champ de la santé au travail (DRH, médecins du travail,
travailleurs sociaux, etc.) et à toutes les personnes
soucieuses de préserver leur santé auditive.
Exposition aux niveaux sonores élevés de la musique
 :
recommandations sur les niveaux acceptables
HAUT CONSEIL DE LA SANTÉ PUBLIQUE (HCSP), 2013, 27 PAGES.
Le Haut Conseil de la Santé Publique propose des
indicateurs de niveau de bruit en vue d’actualiser
la réglementation et de garantir la protection des
personnes exposées à de la musique amplifiée dans
les lieux de loisirs. Le rapport est disponible sur le site
Pourquoi un tel engouement ?
Le désir des participants « d’être ensemble » et « hors
d’eux-mêmes » est, selon l’article de la sociologue
Anne Petiau (ITRS/CEAQ) publié dans Echo Bruit, un fil
rouge que l’on retrouve dans tous les évènements de
musique populaire. Associée à la danse, la musique induit
en effet des modifications physiologiques, libération
d’endorphines, vibrations qui traversent
le corps, perturbations de l’oreille interne qui jouent sur
l’équilibre, sécrétion de dopamine, etc.
Mais au-delà de l’aspect physiologique, l’intérêt de
la musique dansée est qu’elle permet d’instaurer un
lien social particulier, une relation de syntonie qui se
passe du langage verbal et des codes habituels de la
communication interpersonnelle. Une manière pour la
génération des adolescents et des jeunes adultes de
contrer la survalorisation de l’intellectuel et de la raison
dans nos sociétés très normatives ?
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 Echo Bruit
Coût du bruit
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014
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