circulation aérienne (avions, hélicoptères, etc.), les chantiers de
construction, la circulation ferroviaire et les cafés et restaurants à
hauteur chacune d’environ 5% de mention comme première source
de nuisances sonores.
Enfin, autre point intéressant, l’enquête Ifop 2014 révèle que les
personnes se déclarent gênées par le bruit à leur domicile à hau-
teur de 48% le jour, de 24% la nuit et de 28% le jour et la nuit.
Cependant, dans les logements situés en zones urbaines sensibles
(ZUS), une étude de 2011 a montré que ce sont près de 53% des mé-
nages qui perçoivent du bruit 24h/24 ; ce pourcentage monte à près
de 60% pour les ménages les plus pauvres. L’ancienneté, la vétusté
et la concentration des logements expliquent en partie ces nuisances
(d’après l’Observatoire des Inégalités dans son rapport 2011).
Compte tenu du taux important de personnes gênées chez eux
essentiellement par les bruits de circulation et ceux des voisins, il
n’est pas étonnant que le bruit soit le principal motif de déména-
gement. Un sondage réalisé en juillet 2014 par le site de petites
annonces gratuites Vivastreet.com révèle en effet que pour 40%
des personnes interrogées, le bruit serait l’évènement extérieur
qui les motiverait à déménager. Ce taux se situe loin devant la
dégradation de la vue liée à la construction d’un nouvel édifice
(14% des personnes interrogées).
Ces résultats corroborent ceux d’une enquête IPSOS mandatée par
Qualitel et publiée en mai 2014 selon laquelle le bruit figure parmi
les cinq premiers motifs de déménagement : les Français sont 59%
à considérer la qualité acoustique d’un logement indispensable et
36% à l’estimer importante.
En 2011, le bruit arrivait déjà en première position des nuisances
rédhibitoires chez les futurs acquéreurs de logements (85,8%) de-
vant l’isolation thermique (à hauteur de 71,5%) et l’éloignement
des transports en commun (pour 53,6%) d’après une enquête me-
née par le groupe De Particulier à Particulier.
Le bruit est la première préoccupation
des Français au niveau de leur quartier
Si le bruit est un facteur important de qualité de vie pour les Fran-
çais au sein de leur domicile, il arrive en première position parmi
les préoccupations qui les concernent à l’échelle de leur quartier
(sur la période 2010-2013), devant le manque de transports en
commun, la pollution de l’air, la dégradation de l’environnement
urbain, les risques liés aux installations industrielles et les risques
naturels, selon une enquête de l’INSEE-SOeS citée par le Commis-
sariat général au développement durable en mars 2014.
La préoccupation des nuisances sonores est, de plus, la seule
à être en progression constante depuis 2010. L’enquête révèle
également que la majorité des Français (52%) pensent que la
protection de l’environnement relève des obligations des pouvoirs
publics, contre 23% pour les entreprises et 19% pour les ménages,
une indication significative quant au rôle de l’État dans le traite-
ment des nuisances sonores.
7 Français sur 10 sont gênés par le bruit en ville
Selon une enquête internationale commanditée par l’éditeur de
jeux King auprès de 2000 Français et réalisée par l’institut britan-
nique Censuswide en mars 2014, les trois-quarts des Français se
déclarent stressés par la vie urbaine, principalement à cause du
bruit lié à la circulation routière. Une information qui corrobore
les résultats de l’enquête IPSOS menée en 2011 dans le cadre de
la Journée Nationale de l’Audition. En effet, sept Français sur dix
se disaient gênés par le bruit, la circulation routière arrivant en
tête des bruits gênants (à hauteur de 37%).
Une enquête menée par la DGAC (direction générale de l’aviation ci-
vile rattachée au Ministère de l’Ecologie, du Développement durable
et de l’Énergie) sur l’image de l’aviation civile en 2011 montre que
le bruit constitue pour les Français le premier facteur de nuisances
imputables au transport aérien (38% des personnes interrogées),
suivi par les émissions de C02, l’effet de serre (32%) et la pollution
de l’air (30%). Cela constitue un changement radical par rapport
aux résultats de l’enquête précédente réalisée en 2010 qui plaçait
les émissions de C02 en tête des nuisances. Ces résultats sont co-
hérents avec ceux d’une enquête d’opinion sur la qualité de la vie
réalisée en 2010 dans 75 villes européennes où plus de la moitié
des personnes interrogées reconnaissaient que le bruit représente
un problème majeur dans leur ville. Cette proportion variait entre
51% à Rotterdam ou à Strasbourg et 95% à Athènes.
85% des personnes sont gênées
par le bruit sur leur lieu de travail
Au travail, le bruit fait également partie des nuisances les plus
importantes. En effet, 85% des personnes exerçant une activité
professionnelle disent être gênées par le bruit, selon l’enquête
Ifop menée en septembre 2014. Les ouvriers représentent la ca-
tégorie professionnelle la plus touchée (93% contre 79% pour les
employés qui sont les professionnels les moins gênés).
Selon une autre enquête menée en 2013 auprès de plusieurs mil-
liers de salariés européens par le cabinet Deloitte en partena-
riat avec Leesman, 73% des salariés sont gênés par le bruit. Une
conséquence inévitable de la généralisation des bureaux « open
space » conçus à l’origine pour favoriser la communication entre
collaborateurs et augmenter leur sentiment d’appartenance à
l’entreprise. En France, 44% des employés de bureau travaillent
dans de tels environnements. Ils sont, d’après l’enquête, 43% à
devoir hausser la voix pour se faire entendre, 26% à perdre de
l’information par téléphone et donc 48% à préférer communiquer
par e-mail que par téléphone, même pour un échange rapide. Le
niveau sonore des bureaux ouverts n’est donc pas sans répercus-
sions sur la productivité des salariés.
D’après une autre étude (Baromètre ACTINEO/CSA 2013, enquête
menée auprès de 1200 salariés dans les secteurs privé et public),
les nuisances sonores dont souffrent les personnes qui travaillent
dans des bureaux proviennent essentiellement de la présence
d’autrui (52%) et des bruits d’appareils sonores (35%).
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Echo Bruit
Le bruit, première nuisance
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014