Echo Bruit - Hors-série - NOV2014 - page 9

Autre effet délétère, le bruit est aussi une cause d’absentéisme ma-
jeure selon une étude publiée en 2013 par la DARES (Direction de
l’animation de la recherche, des études et des statistiques). L’étude
montre en effet que la probabilité qu’un salarié s’absente pour ma-
ladie dépend grandement de contraintes physiques (exposition au
bruit, postures pénibles, port de charges lourdes, etc.) et psychoso-
ciales (stress, risque d’agression verbale ou physique, etc.).
De quoi se plaint-on le plus
auprès du CIDB ?
Le CIDB a traité en 2013 plus de 6750 demandes d’information. Elles
concernent pour l’essentiel des bruits de voisinage générés par des
comportements sociaux inadéquats (troubles anormaux de voisinage
tels qu’une machine à laver qui fonctionne la nuit), des bruits d’im-
pact ou de choc (bruits de talonS, déplacement de meubles, etc.),
des bruits d’activités (livraisons nocturnes, extracteurs d’air, équi-
pements frigorifiques, etc.), des bruits provenant des équipements
collectifs (climatisation, chauffage, ascenseur, etc.) et les bruits
routiers (trafic, deux-roues, klaxons, etc.).
Pour aller plus loin
Les Français et les nuisances sonores
IFOP POUR LE MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT
DURABLE ET DE L’ÉNERGIE, SEPTEMBRE 2014.
Le grand orchestre animal
Bernie Krause
ÉDITIONS FLAMMARION, 2013, 324 PAGES.
50% des sons de la nature ont disparu en 50 ans…
du fait de la pollution sonore produite par les
environnements urbains. Les enregistrements de
Bernie Krause montrent que chaque lieu a sa propre
signature sonore, qui varie en fonction du moment de
la journée, des conditions climatiques et de la saison.
Chaque espèce doit s’adapter pour survivre.
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Il n’y a pas que les humains qui sont affectés
par le bruit. La faune et la flore le sont aussi !
Aux Pays-Bas, une étude menée en 2014 par un chercheur de
l’Université de Leiden a montré que certaines espèces d’oiseaux
s’adaptent mieux à l’environnement sonore des villes que
d’autres, ce qui réduit la biodiversité en milieu urbain. En effet,
on retrouve dans la plupart des villes surtout des pigeons, des
merles, des moineaux et des étourneaux. Une autre étude menée
par une équipe de recherche allemande a montré que les criquets
vivant en bordure de routes modifient leurs vocalises nuptiales
en fonction des bruits de circulation, ce qui n’est pas sans
conséquences sur la fécondité des femelles, déroutées par leurs
nouvelles sonorités. Au Nouveau-Mexique aux États-Unis, on
s’est aperçu que les pins disparaissent petit à petit des
écosystèmes à proximité des puits de pétrole. Tout ça à cause
des geais, une espèce impliquée dans la pollinisation des pins
et particulièrement sensible au bruit.
Chez les mammifères marins, l’impact parfois mortel du bruit
d’origine humaine (sous-marins, cargos, éoliennes marines,
plateformes offshore, etc.) est reconnu depuis plusieurs décennies.
Le niveau sonore dans les océans a augmenté en effet de 10 à
15 dB au cours du dernier demi-siècle. D’après les chercheurs,
les capacités d’audition, de communication et de repérage chez
certaines espèces se sont ainsi fortement dégradées.
Sources non identifiées
Installations classées
Bruits ferroviaires
Instruments de musique
Bruits d’avions
Animaux
Lieux musicaux
Bruits de chantier
Établissement recevant
du public
Équipements individuels
Bruits routiers
Équipements collectifs
Bruits d'activités , artisans,
magasin, livraisons
Bruits d'impacts, chocs
Comportements
2%
1%
1%
1%
2%
2%
2%
2%
5%
7%
7%
9%
17%
18%
24%
Sources de plaintes
en 2013
Source : CIDB
 Echo Bruit
Le bruit, première nuisance
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014
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