RATP : recensement des PNB et solutions envisagées
La RATP a entrepris en 2012 la révision du recensement des points
noirs du bruit (PNB) relevés sur certains tronçons de ses infrastruc-
tures aériennes. Toutes les lignes ferroviaires circulant en aérien
sont concernées. Au total, 1221 personnes réparties sur douze
communes sont impactées par le dépassement des valeurs limites
admissibles stipulées par la règlementation. Ce recensement a per-
mis de définir treize zones de bruit critiques pour lesquelles des
solutions de résorption ont été retenues.
Le remplacement des trains anciens MF67 par des MF01 équipés de
roues insonorisés va permettre de réduire des émissions sonores
sur la ligne 5 du métro. Pour les autres tronçons, la solution passe
par la mise en place d’écrans acoustiques et par l’insonorisation
partielle des façades.
De même, des choix tenant compte des nuisances sonores et vibra-
toires ont été opérés en 2012 sur le prolongement du tramway
T3 : revêtement de plateforme absorbant, rail avec semelle, roues
« élastiques ».
Outre la réduction des nuisances sonores à la source, la géolo-
calisation des plaintes a permis d’identifier neuf zones sensibles
et de programmer des opérations de meulage préventif : 116 km
de rails sont meulés chaque année, tous réseaux confondus en
Ile-de-France, pour réduire le bruit de roulement et les vibrations
induites.
Les actions sur le réseau SNCF
Du côté du rail, la SNCF développe une démarche continue de
réduction de ses impacts, afin d’améliorer le confort de ses clients
et de ses salariés.
On peut relever au cours des trois années écoulées les actions
suivantes :
•
Le déploiement de matériels roulants ferroviaires récents moins
bruyants se poursuit avec le Francilien en Île-de-France et le Ré-
giolis dans plusieurs régions. Geodis a également recourt à des
technologies qui permettent une baisse significative du bruit
à travers ses véhicules électriques, hybrides ou au GNV (gaz
naturel pour véhicules).
•
Afin de réduire la gêne des riverains, un projet de recherche sur
la sonorisation des gares a été finalisé courant 2013. Des tests
dans la durée doivent maintenant être réalisés en gare,
•
Les absorbeurs sur roue et sur voie constituent eux aussi une
voie de progrès. Ce sont des solutions de réduction du bruit
de roulement, principale source de bruit des trains dès qu’ils
circulent à des vitesses supérieures à 40 km/h. Des procédures
d’homologation simplifiées des absorbeurs roue et voie ainsi
que le test de leur combinaison ont été validées.
•
Autre approche innovante, la certification virtuelle en acous-
tique est un domaine où la SNCF tient un rôle de leader d’un
projet européen qui vise à développer la simulation numérique
pour réduire les coûts d’homologation des matériels roulants et
des infrastructures équipées de dispositifs anti-bruit.
•
Autre axe de recherche, sur le front du bruit de l’infrastructure,
la SNCF Infra et RFF ont lancé une série d’essais dans le cadre
d’un projet commun visant à étudier l’influence des mécanismes
de dégradation de la surface des rails dans le mécanisme de
génération du bruit. Ces travaux se dérouleront sur plusieurs
années.
Les avions
En matière de lutte contre les nuisances sonores, rien ne vaut les
travaux réalisés à la source, c’est-à-dire au niveau de la produc-
tion du bruit.
Dans le domaine de l’aéronautique, ce principe est fondamental.
En effet, réduire le bruit d’un moteur est beaucoup plus efficace
que de rechercher des solutions acoustiques pour protéger les mil-
lions de logements qui en sont affectés. Les progrès réalisés dans
ce sens sont majeurs, comme en témoigne l’Airbus A380 qui est
deux fois moins bruyant que le Boing 747, son concurrent direct,
avec un emport bien supérieur.
Cependant, la lutte contre le bruit continue ; l’enjeu est d’autant
plus important que la flotte d’avions mondiale devrait doubler
au cours des vingt prochaines années. Dans ce contexte de forte
croissance, de grande compétitivité et de grandes exigences en-
vironnementales avec les programmes européens dont Flightpath
2050, chaque décibel émis en moins à la source est le fruit d’une
recherche acharnée.
Safran traque les émissions de bruit des avions du futur
Afin de répondre aux exigences de réduction de 50% du bruit
perçu d’ici 2020, objectifs fixés par l’ACARE (Advisory Council for
Aviation Research and Innovation in Europe), le groupe SAFRAN a
accompli d’énormes progrès sur le bruit des moteurs en phase de
décollage. La firme se concentre dorénavant sur les aubages aéro-
dynamiques, les nouveaux matériaux acoustiquement absorbants,
les tuyères à chevron, ainsi que sur les bruits de combustion.
Les nacelles font également l’objet de recherches innovantes. Ac-
tuellement équipées d’une peau composite en nid d’abeilles qui
45
Pourcentage de matériel roulant ferroviaire
fret avec un faible niveau acoustique
• 8,1% en 2013 contre 7,1% en 2011
Pourcentage de matériel roulant ferroviaire
voyageur avec un faible niveau acoustique
• 78,3% en 2013 contre 77,0% en 2011
Echo Bruit
Innovations technologiques
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014