De nouveaux indicateurs de bruit
Harmonica, un indice de bruit grand public
Le projet Harmonica est né du constat selon lequel la pollution
sonore n’est pas suffisamment comprise et prise en compte par le
grand public et par les autorités. Il consiste à proposer un indice
de bruit facile à comprendre et plus proche de la perception des
riverains que les indicateurs utilisés aujourd’hui tels que Lden, Ln,
LAeq, etc. Ces derniers n’évoquent rien aux non-spécialistes et ne
reflètent en rien le ressenti de la population.
Le projet Harmonica, retenu par la Commission européenne dans
le cadre du programme Life+ environnement a démarré en octobre
2011 pour une durée de trois ans. Il a été mis en œuvre par deux
observatoires, Bruitparif pour la région Île-de-France et Acoucité
pour la région du Grand Lyon.
Fruit d’enquêtes auprès de la population et d’études, l’indice Har-
monica propose une mesure du bruit graduée sur une échelle de
1 à 10. Plus l’indice est élevé, plus l’environnement sonore est
bruyant : l’indice 3 correspond à un environnement calme, l’indice
7 à un environnement bruyant et l’indice 10 à un environnement
très bruyant.
Sa représentation graphique qui rappelle la forme du crayon, ou
de la flèche – une base rectangulaire surmontée d’un triangle –
permet de distinguer le niveau sonore moyen (le bruit de fond)
et le niveau sonore maximum (les pics de bruits). La couleur de
l’indice permet également de repérer rapidement comment se si-
tue l’environnement sonore par rapport aux objectifs de qualité
de l’Organisation Mondiale de la Santé et aux normes reconnues
comme critiques. Le vert correspond à un environnement respec-
tueux des objectifs de qualité, le orange à un dépassement de ces
objectifs mais au respect des seuils reconnus comme critiques et
le rouge à un environnement ne respectant ni les objectifs ni les
seuils critiques.
Les données recueillies au niveau de chaque station de mesure
sont accessibles sur le site
. Le projet a vocation
à s’étendre à d’autres agglomérations et observatoires en Europe.
Un Indicateur unique de qualité acoustique
Dans un environnement social où la construction HQE et l’aména-
gement d’écoquartiers ou de zones apaisées dans les villes répond
à une demande croissante de la part des citoyens, la question d’un
repérage pour le grand public de la qualité acoustique d’un bâti-
ment s’est imposée. C’est dans ce contexte qu’un groupe de travail
piloté par CINOV-GIAc (le syndicat de l’ingénierie acoustique) a
réfléchi en 2012 à la création d’un Indicateur Unique de qualité
acoustique afin de déterminer les performances des bâtiments.
Une manière à la fois d’évaluer la qualité de l’environnement so-
nore dans lequel vivent ou travaillent les personnes concernées et
de sensibiliser le public sur l’importance de l’acoustique dans la
qualité de vie, la dimension sonore étant trop souvent reléguée
au second plan dans les projets de construction ou de rénovation.
Au terme d’une enquête réalisée auprès d’acousticiens et d’une
étude comparative avec d’autres pays européens, le groupe de
travail propose une échelle du confort acoustique divisée en 5
classes :
•
Classe A
: lieu très confortable, sans restriction dans le cadre
de l’usage « prévu »
•
Classe B
: dito A mais avec désagréments ponctuels dans le
temps et /ou l’espace
•
Classe C
: suppose régulièrement quelques restrictions d’usage /
correspond souvent au seuil de conformité réglementaire
•
Classe D
: implique de fortes restrictions d’usage / correspond
souvent à une non-conformité réglementaire
•
Classe E
: impropriété à l’usage / peut conduire à des situations
insalubres
Ce classement s’effectue par comparaison au référentiel de perfor-
mances « A » considérées comme optimales en tenant compte des
activités qui y ont lieu.
Trois critères fondamentaux sont évalués en rapport avec la per-
ception des personnes qui l’occupent : le bruit de fond, les bruits
émergents et la réverbération. L’Indicateur Unique du bâtiment
correspond alors à la synthèse des différentes notes.
Plus le classement est bas, plus l’écart entre les performances
réelles du bâtiment et les performances potentielles de ce même
bâtiment en situation de grand confort acoustique est grand.
Grace à cette méthode d’étiquetage, tous les bâtiments – usines,
bureaux, hôpitaux, crèches, logements collectifs, maisons indi-
viduelles, etc. – peuvent faire l’objet d’une évaluation de leur
qualité acoustique. Il est intéressant de noter que la conformité
réglementaire (habituellement classe C) ne garantit pas le confort
acoustique (classes A et B) auquel on pourrait s’attendre.
Nouveau label énergétique de l’Union Européenne pour
l’électroménager
En 2010, une directive européenne a rendu obligatoire (à par-
tir de fin 2011) la mention du niveau sonore sur les lave-linge,
lave-vaisselle et appareils de froid ménagers sur l’étiquette Éner-
gie. Etiquette qui a dans le même temps été modernisée, pour
une nouvelle version plus lisible et ne contenant que des picto-
grammes. Les sèche-linge ont été ajoutés à la liste en mai 2013,
et les aspirateurs en septembre 2014.
Cette mesure est valable pour les 27 États membres. Les four-
nisseurs sont responsables de la diffusion et de l’exactitude des
informations contenues sur les étiquettes.
55
Echo Bruit
Innovations technologiques
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014