Des façades et des toits végétalisés
Le projet européen HOSANNA (HOlistic and Sustainable Abate-
ment of Noise by optimized combinations of Natural and Artificial
means), projet collaboratif visant à proposer des solutions inno-
vantes de réduction du bruit par l’utilisation combinée de moyens
naturels et artificiels, a démontré que la végétation est une alter-
native intéressante au problème de réverbération du bruit en ville,
par exemple dans les rues, les cours intérieures ou les squares
bordés d’immeubles.
Selon les configurations, les gains de décibels varient :
•
Dans le cas d’une configuration de façades situées le long d’une
rue, des calculs ont montré qu’un mur entièrement végétalisé
de 1,5 m à 4 m de haut permettait de réduire le niveau sonore
de 2 à 3 dB(A).
•
Dans le cas d’un square donnant sur une rue, la végétalisation
de toutes les façades entourant le square permet d’atteindre une
réduction de 3 dB(A).
•
Dans le cas de façades végétalisées entourant une cour d’im-
meubles, la végétation verticale permet de réduire d’environ 4
dB(A) le niveau sonore à l’intérieur de la cour.
En ce qui concerne les toits végétalisés, leur capacité de réduc-
tion sonore dépend de la hauteur et de la largeur de l’immeuble
ainsi que de la forme du toit. Dans le cas de toits recouverts d’un
substrat de 10 cm d’épaisseur entourant une cour, la réduction du
bruit est d’environ 2 dB(A) dans le cas de toits plats et de 8 dB(A)
dans le cas de toits à deux pentes.
À Lyon, un écran antibruit expérimental en centre-ville
Dans le cadre du projet de recherche HOSANNA, la ville de Lyon a
testé en 2011 un écran acoustique bas végétalisé situé sur le Quai
Fulchiron dans le 5
e
arrondissement.
L’objectif de ce projet expérimental était de vérifier si la mise en
place d’un écran végétalisé (400 plantes d’une dizaine de variétés
différentes) de 1 mètre de hauteur sur 14 m de long et 40 cm
de largeur permettait de réduire les nuisances sonores dues à la
circulation pour les piétons.
Douze partenaires européens ont participé à ce projet, dont le
CSTB pour la conception de l’écran, la société Canevaflor pour sa
réalisation et son installation, l’Université de Stockholm pour la
conception du questionnaire d’évaluation du bruit par les passants
et Acoucité pour la recherche du site, l’enquête de terrain, les
prises de mesures et les prises de son.
D’après les résultats de l’étude, ce mur bas végétalisé a permis
de réduire d’environ 5 décibels le niveau sonore et les piétons
interrogés ont perçu une amélioration significative de la qualité
environnementale derrière ce mur. Alors qu’il aurait fallu imposer
des mesures drastiques pour obtenir le même résultat – réduction
de la vitesse, changement de revêtement routier, mise en place de
ralentisseurs, etc. –, cette expérience montre qu’un mur antibruit
urbain d’un mètre de haut seulement permet d’améliorer la qualité
de l’environnement sonore pour les piétons et les cyclistes le long
d’une rue passante ou d’un tramway. En outre, la performance
globale de tels écrans bas peut être optimisée comme le montrent
les résultats d’une thèse récente CSTB-ENPC où un écran antibruit
de 1m de hauteur, testé à Grenoble, a permis de réduire de 12
décibels le bruit du tramway.
Des fabricants se lancent sur le marché des écrans végétaux
antibruit
Parmi les nouveaux produits particulièrement performants, citons
Naturawall, un mur antibruit qui se monte comme des Lego. Natu-
rawall est composé d’un dispositif à emboitement en acier galva-
nisé qu’on remplit de terre. Par sa nature modulaire, il s’adapte à
toutes sortes de terrain. Plantes tapissantes et grimpantes, arbris-
seaux et plantes ornementales peuvent s’y déployer et recouvrir le
mur en totalité. Plus d’une cinquantaine de murs ont été installés
en Allemagne, en Suisse et en Autriche.
L’entreprise suisse Creabeton Matériaux SA, a développé en par-
tenariat avec la Haute Ecole du paysage, d’ingénierie et d’archi-
tecture de Genève, le système Skyflor®, une nouvelle génération
de mur végétal qui réunit dans un seul produit les avantages
d’un système constructif ventilé, d’un mur végétal et d’un mur
antibruit. Le système Skyflor® est constitué d’une céramique
poreuse et d’une ossature en béton fibré ultra haute performance
(BFUP). Lancée en mai 2014, l’enveloppe Skyflor® a fait l’objet de
quatre réalisations en Suisse.
52
Les trames vertes au secours de la biodiversité
Le schéma de Trame verte et bleue est un outil
d’aménagement du territoire qui doit permettre aux espèces
animales et végétales, de circuler, de s’alimenter et de se
reproduire.
Ce schéma et la stratégie associée ont pour objectifs d’enrayer
la perte de biodiversité en assurant son maintien et son
développement sur le territoire et de préserver le cadre de vie
des habitants en développant les espaces de nature.
Grand Paris Seine Ouest (GPSO), qui regroupe huit villes de
l’ouest parisien (Boulogne-Billancourt, Chaville, Issy-les-
Moulineaux, Marnes-la-Coquette, Meudon, Sèvres, Vanves
et Ville-d’Avray) et plus de 310000 habitants, est la première
communauté d’agglomération a avoir mis en place un schéma
de Trame Verte et Bleue.
Echo Bruit
Innovations technologiques
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014