intervient en tant que chef de projet sur la ville dans le cadre de
la mise en œuvre du plan d’actions contre le bruit.
Fait saillant concernant ce projet, les habitants et les élèves des
écoles situées à proximité de la place ont été activement consul-
tés : une analyse historique du site (fonctions, morphologie,
composition de l’espace, etc.) a été réalisée par des élèves, des
dessins de la place telle que ces derniers la voulaient ont été pro-
posés au bureau d’étude, des entretiens auprès des commerçants
et des usagers de la place ont été menés, etc.
À l’issue de cette collecte d’informations, une esquisse d’aména-
gement a été acceptée par la ville en 2010. Celle-ci prévoyait un
aménagement acoustique et artistique des quatre secteurs de la
place, chacun étant protégé acoustiquement des autres, tout en
faisant partie de la composition globale de l’espace.
Des installations sonores comprenant des haut-parleurs et des
sculptures sonores étaient en projet dans chaque espace ; un ter-
rain de football devait également être installé en décaissé, à un
mètre en dessous du niveau de la place pour limiter les nuisances
sonores ; une zone de concert, un espace aménagé pour les per-
sonnes âgées ainsi qu’une aire de jeux comprenant des installa-
tions sonores faisaient également partie du projet.
L’exemple du projet d’aménagement de la Piazza de la Vittoria à
Florence, où les espaces verts sont rares, témoigne de la diversité
de traitement en matière de définition de zones calmes. Traditions
sociales, histoire, culture, urbanisme, activités économiques et
sociales ne peuvent être dissociées de la manière dont chaque
ville envisage les zones calmes.
Un exemple de zone calme
en France : la métropole
de Rennes
La démarche scientifique orientée vers les sciences humaines et
sociales que la métropole de Rennes a privilégiée pour définir une
zone calme illustre parfaitement l’intérêt principal de la directive
européenne : réunir autour d’un projet d’urbanisme la population,
les élus et des experts d’horizons variés (urbanisme, sociologie,
acoustique, etc.) dans un souci de préservation de la santé pu-
blique. C’est dans cet esprit que l’AUDIAR, l’Agence d’Urbanisme et
de Développement Intercommunal de l’Agglomération Rennaise, a
fait appel au laboratoire ESO de l’Université de Rennes II, en par-
ticulier à Philippe Woloszyn, architecte acousticien au CNRS pour
déterminer les critères d’identification de zones calmes.
Comme l’AUDIAR l’indique dans un document disponible sur son
site, l’association et le chercheur ont entrepris une recherche ba-
sée sur une approche multifactorielle telle que l’a préconisé le
guide national pour la définition de zones calmes. La démarche a
consisté à déterminer quatre indices de qualité sur la base d’en-
quêtes et de relevés de terrain :
•
La qualité sonore (analyse de l’environnement sonore de diffé-
rentes sources, nature, humaine, circulation routière)
•
La qualité visuelle (comment peut-on qualifier visuellement une
zone calme par rapport à la composante végétale, aux perspec-
tives, à l’aménagement esthétique, etc. ?)
•
La qualité d’usage (quels sont les usages des zones calmes pour
les habitants ?)
•
La qualité d’accessibilité (comment peut-on qualifier l’accessibi-
lité au site ? Facilité d’accès, fréquence, etc.)
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La qualification des zones calmes
L’environnement physique
Dans quelle mesure le site peut être qualifié de « calme »
au regard des caractéristiques physiques de l’espace ?
La morphologie urbaine et la fonctionnalité
Le site est-il dédié à une fonction «calme» ?
Les caractères du site lui confèrent-ils
une ambiance particulière ?
Qualification
des zones calmes
dans leur environnement
Les ressentis, usages et pratiques
Le site est-il ressenti et pratiqué comme «calme»
par les usagers et les habitants proches ?
L’accessibilité et la lisibilité
Les interactions entre le site et son environnement
donnent-elles à voir et à vivre un espace « calme » ?
Source : C.R.E.T.E.I.L, 2008
Echo Bruit
Zones calmes
Numéro spécial
État de l’environnement sonore 2014