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Spécial « infrasons »
Le choix des sons effectué, nous avons réalisé deux tests
psychoacoustiques. Le premier test nous permet de mesu-
rer, pour une large gamme de bangs supersoniques, la
sonie et la gêne en faisant varier les paramètres physiques
décrits ci-dessus. Avec le second test, nous traçons les
fonctions de sonie c’est-à-dire l’évolution de la sonie en
fonction du niveau d’un son. Cela nous conduit à proposer
un premier estimateur permettant de prévoir la sonie en
fonction de l’analyse physique d’un bang sans avoir recours
à un test psychoacoustique. Toutes les expériences ont
été menées par estimation de grandeur [11].
Gêne et sonie en fonction des paramètres physiques
du bang
Les paramètres utilisés lors de ce test sont les suivants :
40 sons avec Tm = 0,1 ; 0,4 ; 1,6 ; 6,4 et 25 ms,
Dt = 75, 100, 150, 200, 250, 300, 400, 500 ms et le
niveau N = 110 dB crête soit 7 Pa (tous les sons fabri-
qués ont été égalisés en niveau à + ou – 1 dB crête).
Douze auditeurs ont participé à ce test. Les moyennes
géométriques brutes des auditeurs sont présentées ici.
La figure 7 montre les résultats obtenus pour la sonie et
la gêne lorsqu’on fixe la durée interpic en faisant varier
le temps de montée Tm. On observe que la sonie et la
gêne diminuent quand le temps de montée augmente.
Pour Tm = 25 ms la sonie et la gêne sont de 3 à 4 fois
plus faibles que pour un Tm de 0,1 ms.
Fig. 7 : Sonie et gêne estimées pour une onde en N en
fonction du temps de montée (Tm) pour différents
DT (données brutes non normalisées)
La figure 8 montre les résultats obtenus pour la sonie et
la gêne lorsqu’on fixe Tm et que l’on fait varier Dt.
Fig. 8 : Sonie et gêne estimée pour une onde en N en
fonction de la durée interpic Dt pour différents
Tm (données brutes non normalisées)
La variation de Dt, c’est-à-dire finalement la variation
de la durée des sons, n’influe pas ou peu sur la sonie.
Les résultats pour la gêne sont quasiment identiques aux
résultats pour la sonie.
La figure 9 représente la gêne en fonction de la sonie pour
tous les sons testés. On peut voir que les courbes obte-
nues sont sensiblement des droites de pente égale à 1.
Cela nous montre que les auditeurs jugent en moyenne
la gêne de la même manière que la sonie. La mesure de
la gêne est donc très fortement corrélée à la mesure de
sonie. En d’autres termes on peut avoir accès à la gêne
en mesurant la sonie.
Fig. 9 : sonie=f (gêne) pour les ondes en N
(données brutes non normalisées)
On peut noter que tous les sujets ont trouvé les signaux
d’un niveau très acceptable pour ne pas dire faible et
peu gênant. Ceci n’est pas étonnant : un signal impulsion-
nel de 110 dB crête de durée inférieure à environ 500
ms produit une sonie beaucoup plus faible qu’un signal
stationnaire de même niveau et de durée plus grande [12].
De plus le maximum d’énergie de nos sons est à 3 Hz
donc non audible.
Estimateur de sonie pour un bang supersonique
Nous avons mesuré et tracé la sonie estimée en fonc-
tion du niveau N des bangs supersoniques pour Tm et
Dt fixés.
Les paramètres choisis pour ce test sont les suivants :
Tm = 1, 2, 4, 6, 8, 10 ms, Dt = 75, 150, 300 ms et N =
85, 90, 95, 100, 105, 109 dB crête soit 108 sons avec
18 sons par niveau. Tous les sons fabriqués ont été égali-
sés en niveau à + ou – 1 dB crête. Treize auditeurs ont
participé à ce test. Lors d’un test, la moyenne de toutes
les estimations d’un auditeur a été calculée. Puis chaque
estimation de l’auditeur est divisée par cette valeur et
enfin, pour un son donné, la moyenne géométrique des
estimations de tous les auditeurs est calculée . C’est ce
qui est représenté sur les figures 10 et 11.
La figure 10 montre la sonie en fonction du niveau pour
2 valeurs de Tm (1 et 10 ms) et pour différentes valeurs
de Dt.
Fig. 10 : Fonction de sonie pour Tm=1ms à gauche et
Tm=10 ms à droite (données normalisées)
1...,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30 32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,...62
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