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trimestre 2011
Sécurité des véhicules électriques et hybrides
Bruits de fond en milieux urbains
La conséquence des faibles émissions sonores du véhicule
électrique lorsqu’il circule à basse vitesse est le masquage
de celles-ci par le bruit ambiant. Un dispositif semble alors
nécessaire pour informer les piétons de la présence de
celui-ci. Plusieurs solutions ont été envisagées.
Les différentes solutions
Afin de réduire l’éventuel effet négatif de la réduction du
bruit des véhicules électriques, les constructeurs et les
autorités ont envisagé différentes stratégies basées sur
des systèmes actifs ou passifs. Ces différentes solutions
offrent des prestations variables entre avertissement et
alerte, sécurité primaire ou secondaire. Elles sont pour
la plupart complémentaires.
Assistance à la conduite
Certains constructeurs commencent à équiper leurs véhi-
cules de systèmes d’assistance au conducteur (Advanced
Driver Assistance Systems - ADAS). Ces dispositifs peuvent
prévenir le conducteur lorsqu’un obstacle se trouve dans ou
proche de la trajectoire du véhicule et faire office de dispo-
sitif de sécurité secondaire en freinant le véhicule. L’objectif
est d’alerter et de gérer une situation d’urgence.
Communication véhicules - piétons
La généralisation de la téléphonie mobile et les possibi-
lités de communication des véhicules offrent de plus en
plus de possibilités. Dans le futur, cela permettra à ces
derniers d’avoir une meilleure localisation des piétons dans
son environnement et vice-versa. Ces dispositifs silencieux
offriraient un moyen de prévention personnalisé (par exem-
ple en utilisant les vibreurs, pour aveugles et malvoyants).
Cependant, leur généralisation nécessite encore des déve-
loppements significatifs, autant du côté «fonctionnalité»
que du côté «communication». Ils ne peuvent donc pas
être envisagés dans l’immédiat.
Avertisseurs sonores urbains
Les véhicules routiers sont équipés d’avertisseurs réglemen-
taires (les Klaxons) [2]. Ceux-ci sont nécessaires dans les
situations de dangers immédiats et ne peuvent pas être utili-
sés comme simples dispositifs d’avertissement à l’attention
des piétons ; ils sont en effet, trop bruyants pour offrir l’ac-
ceptabilité nécessaire pour les piétons. Cependant, certains
véhicules sont équipés d’avertisseurs urbains comme les
transports en commun (bus ou tramway). Les «cloches»
montées sur ces véhicules permettent au conducteur d’aver-
tir un piéton sans le surprendre ni l’agresser.
Ce type de dispositif pouvant être monté sur les véhicules
[3] offre une réduction des nuisances sonores en ville où il
peut remplacer l’avertisseur réglementaire dans de nombreu-
ses situations n’induisant pas de danger immédiat.
«Sonorisation» des routes
Le bruit de contact pneumatique-chaussée est une compo-
sante importante de l’émission sonore des véhicules routiers.
Celui-ci est audible à l’extérieur comme à l’intérieur du véhi-
cule. Des dispositifs audio-tactiles sont actuellement utilisés
sur autoroute ou à l’approche de certaines zones urbaines.
Ils consistent souvent en l’application d’un relief ou d’une
gravure sur les bandes de signalisation routière.
Fig. 4: Sonogramme d’un bruit à l’intérieur d’un véhicule
passant sur une bande sonore en fonction de la vitesse
Ce type de dispositif passif est très prometteur mais princi-
palement utile en zones localisées (voies rapides pour préve-
nir le conducteur d’une sortie de voie ou en zones piétonnes
pour prévenir les piétons de la présence d’un véhicule, …).
Ils ne peuvent donc pas apporter une réponse globale au
problème de la réduction du bruit des véhicules.
Sonorisation des véhicules
Face à la réduction du bruit due aux motorisations élec-
triques, la solution la plus logique peut être finalement
de maintenir artificiellement un son au véhicule permet-
tant au piéton de retrouver l’information sonore utile à sa
navigation urbaine.
Dispositif de sonorisation des véhicules
silencieux
Le design de ces sons est encore, pour beaucoup de
constructeurs, en recherche et développement. Le but est
de proposer, au moment opportun, le meilleur compromis
des principales prestations attendues :
- informations pour les piétons,
- nuisances minimum pour l’environnement,
- design futuriste associé à l’identité du constructeur.
L’objectif est d’abord la sécurité (le son doit être audible,
localisable, directionnel, …) tout en tenant compte de l’en-
vironnement (acceptabilité, directivité, atténuation, …) et
des aspects économiques.
Design sonore [4][5]
La mise au point de ces signaux se base entre autres,
sur les caractéristiques de perception humaine, les effets
de masquage dus aux bruits urbains et la nécessité de
conserver une bonne compréhension en «simulant» le
moteur thermique.
Ainsi, le son émis doit être plutôt continu et simuler plus
le comportement que la sonorité du moteur thermique. Il
doit permettre de reconnaître les manœuvres (vitesse et
changement de vitesse) : Il est nécessaire de faire varier
le signal pour distinguer le véhicule à l’arrêt du véhicule
en mouvement, ou en marche arrière.
De plus, il est préférable d’avoir des composantes fréquen-
tielles de 2 kHz à 5 kHz pour émerger du bruit de fond,
mais aussi de 200 Hz à 1 000 Hz pour être reconnu des