Echo Bruit
n° 137
g
Bâtiment
38
le magazine de l’environnement sonore
Au cours de deux tables-rondes
qui ont rythmé cet après-midi, ce
sont les stratégies de recherche
de performances thermiques et de
confort acoustique qui ont accaparé la
discussion. Dans une moindre mesure,
les spécificités du bois vis-à-vis des
enjeux de la qualité de l’air intérieur ou
des préoccupations environnementales
ont aussi été évoquées. Ainsi, les
intervenants ont notamment souhaité
balayer une idée fausse selon laquelle
le bois serait un mauvais matériau
acoustique.
Autre idée reçue battue en brèche par
les intervenants, celle qui voudrait que
« si ça passe en thermique, ce sera
bon en acoustique ». C’est d’autant
plus faux que, très souvent, ce sont les
exigences acoustiques qui vont dicter
les solutions, les principes d’isolation
thermique faisant, eux, davantage
preuve de souplesse que ceux relatifs
à l’isolation acoustique.
Le bois a ses spécificités, notamment
sa variabilité dimensionnelle face à
l’hygrométrie, qui n’est pas rédhibitoire
pour concevoir des bâtiments vertueux,
mais qui demande à être bien prise en
compte dans les détails constructifs et
la logistique des chantiers.
Encore un poncif passablement écorné
durant cet après-midi d’échanges,
celui qui voudrait que « construire en
bois, c’est plus cher ». En la matière,
il faut avant tout raisonner en global,
c’est-à-dire intégrer notamment les
coûts liés à l’entretien du bâtiment ;
il convient aussi de savoir si les 15 %
de surcoût couramment observés avec
les opérations bois ne sont pas du fait
d’entreprises de second œuvre qui
gonfleraient les devis par méfiance
vis-à-vis d’un système constructif
qu’elles connaissent mal.
Selon les chiffres avancés par
Vincent Boussiquet, le président du
CNDB, à l’heure actuelle, « sur dix
maisons qui se construisent, l’une
d’entre elles est en bois ». Toutefois,
même si quelques architectes et
Conseil, qui était chargé de présenter
ce projet, ce travail en est actuellement
à la troisième étape. On semble se
diriger vers une évaluation en cinq
classes, de A (lieu très confortable) à E
(insalubre), la classe C correspondant
au strict respect des exigences
réglementaires. Cet indicateur unique
du bâtiment serait évalué en combinant
une note de voisinage et une note
globale par local. Laquelle prendrait
en compte la réverbération du local, le
bruit émergent et le bruit de fond.
Ce projet d’indicateur unique n’a
pas vocation à remplacer les indices
de performance acoustique de la
réglementation. À travers cette
démarche, l’association HQE souhaite
modifier son approche méthodologique
d’évaluation de la qualité des
bâtiments et proposer à la maîtrise
d’ouvrage de nouveaux objectifs
qualitatifs. Toutefois, si la démarche
prend de l’ampleur, on peut imaginer
que le législateur s’inspire de cet
indicateur unique pour relever le niveau
des exigences.
Pour en savoir plus:
n
Performances acoustiques des
constructions bois : mise au
point
Le comité national pour le développement du bois (CNDB)
a organisé mardi 3 juillet dernier une conférence-débat
consacrée au thème des performances thermiques et
acoustiques dans les constructions bois. Propriétaires de
maisons en bois, architectes, ingénieurs et promoteurs se
sont ainsi penchés une après-midi durant sur les tenants du
bien-être dans les maisons en bois.