Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
La
qualité des environnements sonores en contexte
urbain est étudiée depuis 20 ans environ à
l’Université de Cergy Pontoise. Les travaux
effectués dans le laboratoire MRTE ont été financés par des
contrats doctoraux ou des contrats CIFRE (en association
avec le LASA). Ils correspondent aussi à des programmes de
recherche régionaux (Réseau Développement Durable d’Ile-
de-France) ou nationaux (PREDIT, financés par l’ADEME).
La qualité sonore peut être évaluée au travers de l’écoute
d’enregistrements, parfaitement construits et maîtrisés, afin
d’étudier l’influence d’un nombre limité de paramètres (par
exemple l’influence de la qualité visuelle, ou bien l’influence
du nombre de passages de véhicules, etc.) sur la qualité
sonore. Cette qualité est alors appréciée par une écoute
au casque ou en laboratoire via des haut-parleurs, sur une
échelle d’agrément sonore.
Les travaux de recherche ont ainsi montré qu’il est possible
de caractériser la qualité d’un environnement sonore en
fonction de plusieurs variables. La plus importante est le
niveau sonore bien évidemment, mais ce niveau ne suffit
pas à lui seul à expliquer cette notion d’agrément sonore. Si
l’on prend en compte la nature des sources qui composent
cet environnement, il est possible de mieux le caractériser.
Certains véhicules comme les cyclomoteurs détériorent
systématiquement l’environnement sonore, tandis que
d’autres sources comme la présence d’oiseaux ou de
fontaines améliorent la qualité sonore. La présence des
véhicules légers n’est pas forcément un élément négatif à
prendre en compte, car elle est bien souvent déjà prise en
compte dans la variable du niveau sonore. Pour certaines
sources, il n’y a pas de consensus aussi marqué, par exemple
quelques-uns d’entre nous apprécient la présence humaine,
tandis que d’autres la fuient.
Les travaux menés en laboratoire ne permettent pas de
comprendre la richesse des ressentis in situ. Aussi il est
indispensable de valider l’influence des paramètres qui
ont été révélés en laboratoire par des enquêtes in situ.
Il est bien évident que l’environnement sonore est alors
moins bien maîtrisé que celui qui a été construit pour des
tests en laboratoire, mais il correspond mieux à la réalité
de notre perception. Les variables qui permettent de
caractériser la qualité sonore de l’environnement restent
globalement les mêmes in situ : niveau sonore, émergence
des sources (klaxons, cyclomoteurs), présence des sources
(oiseaux, êtres humains, véhicules légers ou lourds), qualité
visuelle. Néanmoins, il apparaît in situ que les notions
d’enveloppement, d’animation ou de familiarité influencent
la qualité sonore dans un sens positif. Ces notions sont-elles
liées à des caractéristiques spatiales (lieux ouverts/fermés) ?
Sont-elles liées à la place des sources autour de l’auditeur ?
Un travail doit encore être approfondi pour mieux cerner ce
que ces notions recouvrent chez les passants.
Qualité sonore des espaces
publics urbains
État d’avancement de la recherche du laboratoire Mobilités
Réseaux Territoires et Environnement, Université de Cergy
Pontoise
Catherine LAVANDIER,
Laboratoire MRTE,
Université de Cergy Pontoise