Echo Bruit n°136 - page 37

Echo Bruit
n° 136
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Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
publiques. Des plans de circulation organisent ces flux, en
privilégiant les flux d’échange, de desserte des quartiers
ou, au contraire, en interdisant l’accès au centre-ville des
véhicules en transit pour les reporter en périphérie sur des
axes de contournement.
Au début des années quatre-vingt, l’État transfert ses
compétences d’urbanisme et d’aménagement aux communes
tout en prévoyant des aides pour le financement des réseaux
de transports collectifs urbains. Le législateur institue le droit
au transport pour tous et crée le Plan de déplacements urbains
(PDU) qu’il rend obligatoire en 1996 pour les agglomérations
de plus de 100 000 habitants. Grâce à une approche globale,
le PDU définit les principes et l’organisation du système de
transport, de la circulation et du stationnement. Son premier
objectif est de diminuer la circulation automobile au profit des
modes non polluants que sont les transports collectifs et les
modes doux, vélo et marche.
À partir des années 2000, les villes qui ont mis en œuvre
plusieurs générations de PDU et qui se sont dotées de
nouveaux outils de planification urbaine, dont le lien de
compatibilité avec les réseaux de transports collectifs est
renforcé, ont senti les limites d’une offre trop importante
de stationnement selon les règles d’urbanisme des années
soixante-dix. La loi leur a permis d’agir sur cette offre
en imposant des normes plafond notamment pour les
constructions de bureaux dans des secteurs bien desservis
par les transports collectifs.
Grenelle de l’Environnement : une nouvelle
place de la voiture dans les Eco quartiers
Après avoir limité la présence de l’automobile des centres-
villes se pose aujourd’hui en France, dans le contexte du
Grenelle de l’environnement, la question des « quartiers sans
voiture ». Sous l’impulsion de l’État, certaines collectivités
locales commencent à expérimenter la démarche d’éco-
quartier pour des opérations ou des projets urbains durables.
Dans ces démarches toutefois, l’innovation ne porte pas
toujours sur les déplacements. En particulier la réflexion
sur le stationnement reste parfois incomplète alors que sa
gestion économe constitue un enjeu important, que ce soit
pour promouvoir une écomobilité, diminuer les coûts de
construction ou financer des prestations environnementales
plus ambitieuses.
En s’intéressant à la façon dont une douzaine d’éco-quartiers
en projet ou en cours de réalisation prenait en compte la
question des transports et des déplacements, le Certu a mis
en évidence plusieurs tendances relatives à la manière dont
la voiture était intégrée dans ces quartiers. En cherchant à
promouvoir une cohabitation harmonieuse entre les différents
modes de déplacements, les Eco quartiers français s’efforcent
le plus souvent de limiter la place accordée à la voiture
dans l’espace public, en matière de circulation comme de
stationnement.
Cela se traduit d’abord par une circulation automobile
réduite et apaisée au sein du quartier. Le réseau de voirie
est souvent clairement hiérarchisé et les aménagements des
espaces publics donnent généralement la priorité aux piétons
et aux vélos sur les circulations motorisées. Cela se traduit
par des mesures de partage de la voirie ou d’apaisement de
la circulation automobile, comme dans le quartier Danube
à Strasbourg où toutes les voies accessibles aux voitures
seront aménagées en zone de rencontre et donc limitées
à 20 km/h. Plus généralement, les espaces publics font
l’objet d’une attention toute particulière. L’aménagement
d’espaces publics de qualité, s’il répond pour beaucoup au
souci de proposer un cadre de vie agréable à la population et
de rendre ces quartiers « désirables » en contrepartie d’une
certaine densité, s’envisage également comme une action en
faveur des modes actifs de déplacements (piétons et cyclistes
notamment).
Si les Eco quartiers peuvent trouver intérêt à se montrer
économes en stationnement automobile, que ce soit pour
promouvoir une écomobilité ou pour diminuer les coûts de
construction, rares sont ceux qui restreignent de manière
Zone de rencontre dans l’éco-quartier Danube à Strasbourg (Sources : SERS – Devillers et
Associés / Richter Architectes / Coteba / Sogreah / P. Obliger / Les éclairagistes associés
– perspective : Platform)
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