Echo Bruit n°136 - page 48

Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
46
le magazine de l’environnement sonore
L’
étalement urbain est aujourd’hui porteur de
nuisances : l’augmentation des surfaces artificielles au
détriment des surfaces naturelles a des conséquences
non seulement sur la qualité de l’environnement urbain
(îlot de chaleur urbain, pollution, etc.), mais aussi sur les
dépenses énergétiques. Cependant, avec l’augmentation de la
population urbaine, il est nécessaire de trouver des compromis
en termes d’aménagement. Dans le cadre du projet ANR
« VegDUD » (2010-2014), nous étudions la végétation comme
une des solutions possibles au développement durable des
villes. Cette étude se décline en domaines d’évaluation des
rôles climatiques, énergétiques et ambiantaux du végétal
urbain. Un volet TYPOLOGIE du végétal urbain réunit une
documentation pluridisciplinaire des dispositifs végétaux et
de leurs caractéristiques. Un volet MODÉLISATION permet la
représentation de la végétation urbaine dans les modèles
de climatologie, d’hydrologie, d’acoustique urbaine,
de thermique des bâtiments. Différentes échelles sont
abordées : de l’échelle architecturale « privative » jusqu’à
celle – « collective » – de la ville. Ce volet est complété par
un volet EXPÉRIMENTAL dans lequel nous mettons en place
des techniques de mesure adaptées à la compréhension des
phénomènes physiques induits par la présence du végétal.
Les dispositifs sont d’abord évalués individuellement (pour
leurs effets à petite échelle), avant que des projections à
grande échelle des dispositifs les plus intéressants soient
analysées. L’objectif final de ces évaluations est de compléter
la typologie mise en place dans le premier volet de recherche
pour proposer un outil opérationnel permettant d’orienter une
politique climatique de la végétalisation urbaine.
D’un point de vue strictement acoustique, les effets de la
végétation sur les ambiances sonores urbaines peuvent être
considérés sur plusieurs échelles spatiales (de la rue à la ville,
en passant par le quartier) et – pour chacune de ces échelles
spatiales – peuvent être schématiquement scindés en deux
« familles » :
effets directs
et
effets indirects
.
• Les
effets directs
du végétal sur la propagation acoustique
en milieu urbain sont liés aux frontières du domaine de
propagation et peuvent être abordés selon les approches
classiques de l’acoustique physique. Ainsi, les arbres et
leur feuillage pourraient être considérés comme des objets
d’encombrement (au même titre que du mobilier urbain ou
des véhicules en déplacement ou en stationnement), et ainsi
– peut être – contribuer de manière significative à la diffusion
du son dans la rue [1]-[4], et par suite à une décroissance
quantitativement plus rapide des niveaux sonores. Par
ailleurs, à échelles spatiales sensiblement identiques (celle
de la rue, voire du quartier), la végétalisation des toits
et/ou des façades entraîne une absorption de l’énergie
Rôle du végétal dans le développement
urbain durable
Une approche par les enjeux liés à la climatologie,
l’hydrologie, la maîtrise de l’énergie et les
ambiances
Benoît GAUVREAU,
Gwenaël GUILLAUME,
Philippe L’HERMITE,
IFSTTAR
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