Echo Bruit n°136 - page 27

Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
Un constat général…
Il y a toujours eu du bruit en ville, quelle que soit l’époque,
de multiples écrits en témoignent, comme par exemple
des récits sur le bruit dans la Rome antique (les chars), à
Paris au Moyen Age… Cependant, les indicateurs dont nous
disposons, ainsi que notre propre perception, témoignent que
la qualité de l’environnement sonore s’est incontestablement
dégradée aux cours des dernières décennies. Les nuisances
sonores sont une réalité pour nos concitoyens qui aspirent
chaque jour davantage à une meilleure qualité de notre
environnement. Ce constat ne se limite pas à la France, la
situation est identique chez nos voisins européens. Si les
sources de nuisances évoquées sont nombreuses (bruits
de comportement, de chantiers, d’activités) la gêne liée aux
infrastructures de transport, terrestre ou aérien, est celle qui
est le plus fréquemment avancée.
Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit
en ville. En 2050, 70 % des habitants de la planète y vivront.
En France, la population des villes a doublé entre 1936
et 1999 alors que dans le même temps, la population totale
n’augmentait que de 40 %. Sans cesse plus attractive,
(emploi, qualité de vie, pouvoir d’achat, services etc.cf Jean
Ferrat) la ville s’est étendue et s’est transformée.
La diminution du nombre de personnes par logement a généré
une consommation accrue de l’espace (multiplication des
familles monoparentales liée au développement du divorce
et à l’allongement de la vie : pour mémoire, il fallait en 1968,
320 logements pour 1 000 personnes alors que 420 étaient
nécessaires en 2000).
Alphonse Allais proposait de construire les villes à la
campagne, l’air y étant plus pur…
L’augmentation du prix du foncier a conduit les populations
les plus défavorisées à s’installer en périphérie et les
populations à la recherche d’un habitat individuel ont migré
vers les troisièmes et quatrièmes couronnes.
Alors qu’il y a une trentaine d’années, les centres des grandes
villes, comme Paris étaient saturés, ce sont aujourd’hui
les abords des villes qui sont également congestionnés,
de manière beaucoup plus massive matin et soir avec les
conséquences que cela occasionne en termes de temps
perdu, de consommation énergétique et de pollutions de
toutes natures.
Plus d’habitants, plus d’activités, plus de déplacements,
plus de véhicules ont conduit à une augmentation globale du
niveau sonore dans nos villes.
La nécessité d’un meilleur diagnostic
Cette situation, associée à un déficit d’information de la
Commission européenne en ce qui concerne les niveaux de
bruit dans l’environnement (25 % des Européens seraient
exposés à des niveaux de bruit excessifs), l’a conduite
à élaborer la directive 2002/49 CE du 25 juin 2002 sur
l’évaluation et la gestion du bruit dans l’environnement dans
les différents pays d’Europe.
Cette directive impose aux États membres de cartographier le
bruit dans les principales agglomérations et à proximité des
principales infrastructures (routes, voies ferrées, aéroports),
selon des calendriers fixés. Ils ont pour ce faire eut toute
La directive européenne 2002/49 CE
et l’intégration du bruit dans les
opérations d’urbanisme
Pascal VALENTIN, MEDDE, Mission Bruit
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