Echo Bruit n°136 - page 15

Echo Bruit
n° 136
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Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
Bien que souvent au stade des intentions, quelles en
seraient alors les conséquences pour la prise en compte de
l’environnement et des paysages sonores ?
Un tournant pour la fabrique des
environnements et paysages sonores des
villes ?
Du fait de son rôle dans les métiers de l’assistance à maîtrise
d’ouvrage, l’acoustique demeure à ce jour incontournable.
Ses savoirs et savoir-faire se sont développés en réponse
aux textes et codes réglementaires visant majoritairement la
lutte contre le bruit. À l’exemple d’autres projets urbains, la
prise en compte de l’environnement sonore s’incarne alors
par des mesures sonométriques, des modèles de prévision
acoustique et leurs outils de visualisation (ex : cartographies
sonores) pour l’aide à la conception des projets en vue du
respect des seuils d’exposition en vigueur.
Cette première orientation par l’acoustique, somme toute
classique, est ici souvent justifiée. En effet, C’est à remarquer,
les projets d’éco-quartiers se situent fréquemment, pour
ceux inscrits dans l’urbain dense ou en banlieue immédiate,
c’est-à-dire à ce jour le plus grand nombre de projets
recensés, dans des délaissés, friches, interstices… proches
de larges équipements de transport, de zones d’activités en
reconversion… (ex : éco-quartier la Courrouze, Rennes). La
question de l’évitement de la gêne sonore à domicile pour
de futurs résidents (ou pour ceux déjà présents, car environ
20 % des projets déposés à la consultation 2011 s’inscrivent
dans de la rénovation) est donc posée de manière saillante,
particulièrement pour des populations les plus modestes. Ceci
met alors en perspective une problématique très émergente
en France, celle des injustices environnementales.
Nous trouvons également d’autres problématiques sonores
plus ou moins naissantes, pour lesquelles les éco-quartiers
s’affirment aussi comme des objets de réflexion voire des
lieux d’expérimentation, à l’exemple de la gestion des
impacts sonores lors des phases chantier. Souvent, il ne s’agit
plus simplement de la recherche du seul évitement par des
approches techniques (logique conséquentialiste évoquée
plus haut pour la première génération d’éco-quartiers). Il
s’agit en fait d’autres approches qui ne passent souvent pas
directement par la question sonore, en tout cas telle que
développée par l’entrée professionnelle de l’acoustique.
Des approches dites sensibles, donc habitantes et, surtout,
participatives, commencent à être développées, à l’exemple
des ateliers mis en place pour l’éco-quartier Gare à Pantin.
Pour les rares ayant été développées, ces approches
sont centrées sur les objets d’ambiances et de paysages
(sensoriels), et sont justifiées par les enjeux du calme et du
bien-être urbain, nouvellement apparus dans le paysage de
l’action territoriale.
Dès lors, en termes d’actions, sont particulièrement conviés
non pas le seul secteur de l’environnement (sonore),
ou encore celui des transports ou du logement, comme
conventionnellement lorsque la lutte contre le bruit est la visée
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