Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
D’une génération d’éco-quartiers…à l’autre
Du projet technique…à la construction d’un
lieu de vie
Les éco-quartiers, objet d’initiatives foisonnantes,
historiquement en Allemagne, Suède puis en Angleterre ainsi
que parfois en Espagne, ont plus tardivement été mis sur
l’agenda politique en France : Grenelle de l’environnement
et consultations en 2009 et 2011 du Ministère de l’Écologie,
du Développement Durable et de l’Énergie. L’éco-quartier
tend progressivement à être promu, sinon comme une des
formes majeures, tout du moins comme figure première de
l’aménagement urbain. Des morceaux de ville deviendraient
les vecteurs, les prototypes de modèles urbains durables
dont la généralisation serait escomptée, particulièrement
sous l’égide des thèmes de l’environnement, du cadre et
de la qualité de vie. L’échelle visée conviendrait pour une
appropriation par les habitants, une lisibilité des projets
urbains, un enrôlement des différents acteurs dans une visée
pragmatique… Bref, les éco-quartiers viendraient-ils incarner
une « nouvelle façon de penser et d’agir ».
Il est à remarquer que les ambitions des appels à projet
EcoQuartiers du MEDDE ont considérablement évolué.
En effet, suivant en cela quelques cas emblématiques
étrangers, le premier appel à projet en 2009 avait privilégié
la valorisation de l’innovation d’ordre technologique en
faveur de la préservation environnementale et des ressources
énergétiques, basée sur une gestion raisonnée de tout
un ensemble de thématiques : flux de personnes par une
organisation performante et multimodale des mobilités
(favorisant les modes doux), économie des ressources
(chauffage, eau, etc)… En 2011, la grille d’évaluation du
ministère a quant à elle été articulée autour de quatre
dimensions, dont « démarche et processus » comme axe
transversal de recommandation pour la gouvernance du
projet. Cette nouvelle grille met en avant la nécessité
d’associer un maximum d’acteurs (autant professionnels,
qu’élus ou habitants) par des contrats et dispositifs bien
définis pour faire de l’éco-quartier une opération partagée
et une démarche co-construite. Une seconde génération de
projets apparaîtrait ainsi aujourd’hui. Nous serions passés :
n
d’une qualification des éco-quartiers puisant
dans une conception historique des politiques
d’environnement, en l’occurrence une gestion
préventive des impacts (logique conséquentialiste).
« Un aménagement durable […] (à l’échelle du
quartier, et prenant en compte) l’ensemble de
ses impacts, tant au niveau environnemental
qu’aux niveaux économique et social, aussi bien
lors du déroulement du projet que dans sa phase
d’exploitation. » (ARENE) ;
n
à d’autres qualifications, a priori plus ouvertes
au fonctionnement même des quartiers dans la
durée, aux modes de vie auxquels ils donnent
lieu, et ce parfois à l’échelle de leurs territoires
L’habitant au cœur de l’éco-quartier :
les (nouvelles) attentes par rapport à
l’environnement sonore
Guillaume FABUREL
1
,
Institut d’Urbanisme de Lyon - Bureau de recherches Aménités
1 - Membre du Conseil scientifique de la Démrache EcoQuartier du Minis-
tère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie.