Echo Bruit
n° 132
03.2011
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Dossier :
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assises nationales de
la qualité de l’environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
Nouveaux impacts et nouveaux
enjeux
Il y a maintenant une trentaine d’années que les politiques
publiques, en France, s’emploient à traiter de la question
du bruit. Les efforts entrepris ont surtout porté sur les
infrastructures, notamment en s’attaquant aux « points
noirs », ainsi que sur les aspects juridiques et règlementaires.
Tout cela n’a certes pas été vain et reste nécessaire. Sans qu’il
soit pour autant question de mener à bien une quelconque
ostracisassion du bruit, sans lequel il n’y aurait pas de vie,
à plus forte raison de vie en société, mais tout simplement
pour éviter ses excès. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé Nathalie
Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du Développement
Durable, des Transports et du Logement, dans son discours
d’ouverture des sixièmes Assises Nationales de la Qualité de
l’Environnement Sonore, organisées les 14, 15 et 16 décembre
2010, à Paris.
« Il n’y a pas d’activité humaine sans bruit. Il
n’est pas question de l’éradiquer. Il faut en revanche lui
imposer une mesure, le maîtriser, au risque sinon de le laisser
devenir une nuisance ou une véritable pollution. Une pollution
dont on sait très bien qu’elle frappe ceux qui n’ont pas les
moyens de s’y soustraire, qui vivent dans des logements mal
insonorisés ou auprès d’activités industrielles bruyantes,
auprès des autoroutes ou des pistes d’aéroports. »
Force est cependant d’observer aujourd’hui un paradoxe
lourd de conséquences : en cherchant à porter remèdes aux
nuisances sonores sous leurs diverses formes, on a aussi
contribué à sensibiliser l’opinion publique et, ce faisant,
on a également aiguisé sa perception et réduit d’autant
son acceptabilité. Autrement dit, plus on maîtrise les excès
des nuisances sonores, plus on accentue l’exaspération
des Français à leur égard. A tel point que le bruit est
communément considéré, tout particulièrement en zones
urbaines, comme la principale cause de désagrément relevée
par les études d’opinion. Un désagrément qui, d’ailleurs,
est maintenant pour une part grandissante imputable à
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assises nationales de la qualité
de l’environnement sonore