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Echo Bruit
n° 137
Transports
[Avions]
le magazine de l’environnement sonore
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préconisée par l’OMS. Cette population
est estimée à 260000 individus à l’est
et 60 000 à l’ouest de l’aéroport, soit
un total d’environ 320000 personnes.
Il s’agit donc de gagner une heure
supplémentaire pour s’approcher ainsi
du minimum recommandé. L’AVERY
demande un allongement du couvre-
feu de 23H00 à 6H30.
La proposition de l’AVEVY s’appuie
sur l’observation des mouvements
aériens à Paris Orly. Durant deux ans
l’association a mené une étude sur les
mouvements aériens de la plate-forme
d’Orly révélant que l’augmentation de
la durée du couvre-feu n’affecterait
pas l’exploitation de l’aéroport. Deux
paramètres essentiels ont été étudiés:
la programmation des vols (selon
les critères de « créneaux horaires
attribuables » ou CHA) d’une part, et les
départs et arrivées réels d’autre part.
Le premier paramètre est théorique, le
second correspond à la réalité des faits
(retards et avances).
Sur 685 vols par jour, seuls 6 sont
en moyenne effectués entre 06H00
et 06H30 ainsi qu’entre 23H00
et 23H30. Selon l’association ces
6 vols représentent un impact
environnemental crucial c’est pourquoi
elle propose de les déplacer et ainsi
d’épargner le sommeil des 350 000
habitants survolés.
Cette décision revient à l’État.
Interrogé
durant la campagne électorale, le
candidat François Hollande s’était
engagé à faire étudier le projet. L’AVEVY
sensibilise donc élus, associations et
journalistes pour écouter et relayer
ses arguments et les témoignages des
riverains.
* Fondée en 2001, l’AVEVY s’est donnée
pour mission de lutter contre toutes
les formes de nuisances aériennes et
s’est notamment fixé comme objectif
le respect du couvre-feu et de la limite
de 250000 créneaux horaires annuels.
Cette limite est selon l’association
aujourd’hui en passe d’être atteinte
et pourrait être bientôt revue à la
hausse.
En demandant l’extension du
couvre-feu, l’AVEVY réaffirme sa volonté
de ne pas accepter des débordements
et entend créer un garde-fou
supplémentaire aux tentations des
acteurs de la vie aérienne. À la suite
de la conférence du 1
er
octobre,
l’association a déposé son plaidoyer
auprès des ministres concernés.
Pour en savoir plus:
n
M. Siim Kallas, vice-président de la
Commission européenne chargé des
transports, a remercié la présidence
danoise pour avoir géré avec énergie
les propositions du « paquet pour
de meilleurs aéroports », qui ont fait
l’objet d’accords au Conseil, d’une
part en ce qui concerne les services
d’escale (le 22 mars), d’autre part,
en juin dernier, en ce qui concerne
le bruit. Il a déclaré : « Les ministres
des transports sont tombés d’accord
sur une approche générale sur cette
question politiquement sensible, ce qui
représente une étape importante.
Les décisions sur les restrictions en
matière de bruit resteront bien entendu
du ressort des autorités nationales,
mais je suis également conscient des
conséquences de ces restrictions sur
le réseau aérien. Par conséquent, nous
devons veiller à ce que le processus soit
équitable et qu’il respecte les règles
internationales. »
La proposition initiale
de la Commission
Le 1
er
décembre 2011, la Commission a
adopté une proposition de règlement
sur les dispositifs concernant les
restrictions d’exploitation liées au
bruit dans les aéroports, dans le cadre
de son « paquet pour de meilleurs
aéroports », qui comporte aussi des
propositions sur les services d’escale et
la gestion des créneaux aéroportuaires.
En ce qui concerne les restrictions
d’exploitation liées au bruit dans les
aéroports, la Commission a proposé
d’abroger la directive 2002/30/EC et de
la remplacer par un nouveau règlement.
Bruit des aéroports: les pays
de l’Union favorables à une
révision des règles européennes