Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
Des simulations similaires ont été réalisées en appliquant une
couverture végétale en toiture du bâtiment gauche. La figure 6
ci-dessus présente les résultats obtenus au microphone RLout
situé de l’autre côté de ce même bâtiment. L’atténuation la
plus élevée et l’EDT globalement le plus faible sont observés
lorsque la façade du bâtiment de droite est végétalisée (i.e.
RL_100-RR_0-FL14_0-FR14_100). Il est également intéressant
de constater que des résultats plus intéressants sont obtenus
à l’extérieur de la rue en appliquent un revêtement végétal
sur le chemin privilégié des rayons sonores, c’est-à-dire en
végétalisant les étages inférieurs de la façade de gauche
et les étages supérieurs de la façade de droite (i.e. RL_100-
RR_0-FL12_100-FL34_0-FR12_0-FR34_100). Autrement dit,
comme attendu, il semble préférable d’absorber les ordres
de réflexion les plus faibles.
La figure 7 ci-contre présente des résultats de simulations
similaires aux cas précédents avec cette fois, des couvertures
végétales des 2 toitures. L’atténuation la plus importante au
microphone RLout est (logiquement) obtenue en végétalisant
l’ensemble de la façade et la toiture des 2 bâtiments. Ces
travaux permettent de quantifier le gain pouvant être obtenu
dans une telle configuration (source, géométrie de rue,
encombrement, etc.) : de 0.1s à 1.5s pour l’EDT et de -8dB à
-24 dB pour le Leq2s, selon les fréquences et les scénarios
considérés. De plus, étant donné que la végétalisation
des toits a un impact important en termes d’absorption, la
classification des niveaux sonores pour ces scénarios est plus
aisée que pour les scénarios présentés aux figures 3 et 4.
Conclusion et perspectives
Dans cet article, l’influence directe de la végétation sur les
ambiances sonores à l’intérieur et à l’extérieur d’une rue
canyon a été étudiée suivant différents scénarios (taux et
localisation de la couverture végétale sur le bâti). Cette
étude paramétrique a été réalisée grâce à des simulations
numériques dans le domaine temporel par la méthode
Transmission Line Matrix (TLM). Même s’il apparaît délicat
d’établir une classification nette des résultats à partir d’un
indicateur global, ces premiers résultats montrent – et
quantifient – l’importance de la localisation du couvert
végétal dans la rue, selon la partie interne (ou externe) de
la rue que l’on veut «traiter» acoustiquement. En outre, des
travaux futurs devraient permettre de considérer des sources
sonores plus réalistes pour le trafic routier en milieu urbain
(contenu fréquentiel et temporel, par exemple), de prendre
en compte les
effets indirects
de tels aménagements sur la
propagation acoustique (i.e. via la modification des champs
météorologiques en milieu urbain), ainsi que d’étudier
différents types de couvertures végétales, l’influence de
l’encombrement dans la rue et des fréquences plus élevées.
D’un point de vue plus général, dans le cadre du projet ANR
VegDUD (2010-2014), les évaluations ne se limiteront pas
aux rôles physiques de la végétation : nous projetons une
évaluation globale intégrant les contraintes économiques,
les aspects sensibles et les usages du végétal. En effet, la
réflexion pour le développement équitable d’un aménagement
végétal dans un site urbain ne peut être isolée ni du contexte
construit (ou «environnemental») dans lequel le citadin se
trouvera, ni de l’expérience plurisensorielle des utilisateurs
et des usagers.
Fig. 6 –Spectres par tiers d’octave pour les temps de décroissance
précoce («EDT», à gauche) et les niveaux de pression sonore relatifs au
scénario de référence («SPL rel. ref.», à droite) au microphone extérieur
(RLout) pour les scénarios de couverture végétale sur 4 niveaux des
façades et sur le toit du bâtiment de gauche.
Fig. 7 – Spectres par tiers d’octave pour les temps de décroissance
précoce («EDT», à gauche) et les niveaux de pression sonore relatifs au
scénario de référence («SPL rel. ref.», à droite) au microphone extérieur
(RLout) pour les scénarios de couverture végétale sur 4 niveaux des
façades et sur les toits des 2 bâtiments.
