Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
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le magazine de l’environnement sonore
En
milieu urbain, on assiste depuis quelques
années à la multiplication d’aménagements
de type murs, toits et façades végétalisés. De
nombreux projets et réalisations intègrent d’ores et déjà ces
dispositifs qui contribuent à redonner de l’espace au végétal
en ville.
La finalité première de ce type d’aménagement est très
souvent esthétique mais la question de leur utilisation en tant
que dispositif de réduction du bruit peut se poser.
À l’échelle de la rue ou du quartier, une réduction des
niveaux sonores au voisinage de tels aménagements est
principalement liée à un gain d’absorption acoustique
engendré par la mise en œuvre du dispositif (notamment
par le substrat de plantation). Les effets directs de cette
absorption ont été démontrés en caractérisant certains
produits du marché en laboratoire [1], [2]. De précédentes
études [3], [4] ont également quantifié l’impact de toitures
végétalisées à partir de modèles numériques, validés par
des mesures mais pour un nombre limité de configurations.
Par ailleurs, ces études ne s’attachaient pas à caractériser
l’impact de façades végétalisées.
Dans le cadre de l’opération de recherche PLUME (Prévoir
Le bruit en Milieu Extérieur 2010-2013) de l’IFSTTAR, le CETE
Méditerranée a donc procédé à une évaluation acoustique
in-situ de l’aménagement d’un mur végétal. Ces travaux
viennent également compléter ceux menés par L’IFSTTAR dans
le cadre du projet ANR-VEG DUD [5].
Site d’étude
Le site test retenu pour cette évaluation est situé sur
la commune de Cergy Pontoise dans le Val d’Oise. La
communauté d’agglomération Cergy Pontoise Energies Ouest
a émis le souhait de recouvrir d’un revêtement végétal un
mur de soutènement longeant une artère passante du centre-
ville (rue de la Préfecture). Après appel d’offres, la société
Canevaflor a été retenue pour réaliser ce projet1.
La rue de la Préfecture est une voirie classée en catégorie 4 au
sens de la réglementation relative au classement sonore des
voies routières. Il s’agit d’une route à deux voies de circulation
bidirectionnelle. Elle supporte un trafic d’environ 6 200 véh/
jour à une vitesse moyenne de 30 km/h. En façade opposée
au mur de soutènement, on trouve un bâtiment public de deux
étages (Bibliothèque municipale, figure 1).
La surface à végétaliser est d’environ 150 m² (un rectangle de
26,8 m par 5,64 m).
1 Cette société a obtenu en 2011 le prix du Décibel d’Argent pour son mur
végétal, en raison de ses propriétés thermiques, acoustiques et dépol-
luantes [7].
Le mur végétal Canevaflor est composé (figures 2 et 3) :
• d’une structure constituée de cellules en acier galvanisé
comportant une face avant et quatre côtés en grilles à mailles
de 100 X 100 mm en fils de Ø6 mm, reliées par des cornières
de section 25 X 25 X 3 mm.
La cellule « type » est de dimensions 1940 X 1920 X 340 mm ;
• d’un remplissage des cellules avec une toile en
polypropylène imputrescible entourant le substrat de
plantation (mélange de matières organiques et végétales,
épaisseur du substrat 200 mm) ;
• de végétaux dont le choix des espèces tient compte des
conditions climatiques du lieu d’installation (le mur comporte
39 espèces différentes et 5 945 plantes) ;
• d’un système d’irrigation composé de tuyaux microgoutteurs
dont l’apport en eau est piloté par automate.
Figure 1 — Site d’étude
Figure 2 — Mur Canevaflor (crédit photo Canevaflor)
