Echo Bruit n°136 - page 69

Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
67
le magazine de l’environnement sonore
Ces signaux, qui décrivent une oscillation du jugement
qualitatif (entre jugement « positif » et « négatif » des
sources paysagères, lisibles Figure 4 p.66), sont une sorte
d’« instantané » de la densité de diversité présente dans
le paysage environnant perçu. Cet instantané permet de
différencier finement les trois cheminements, du point de vue
de la « densité de jugement des sources », dont la fréquence
de variation entre jugements positifs et négatifs le long du
parcours est un indicateur fondamental.
Outre ses potentialités de différentiation des trois parcours
analysés, les profils comparés de valuation des habitants
(trait plein) et des passants (en pointillés) nous permettent
de confirmer que les passants décrivent généralement leur
environnement sonore paysager de manière beaucoup
plus détaillée que les habitants de l’endroit ; l’influence de
l’« habitus » semble « lisser » le signal d’attraction/répulsion
au cours du cheminement, alors que la formalisation du
« pittoresque » semble quant à elle motiver le passant dans sa
curiosité paysagère, et, de fait, dans la valuation des sources.
Cette analyse nous permet de constater enfin que la
« stabilisation » de l’émergence des sources sonores
paysagères et de leur entropie (Figure 3 p.66) s’accompagne
d’une « valuation positive » de ces dernières (Figure 4 p.66),
quel que soit le parcours.
De fait, certaines zones des juxtapositions de zones
attractives – répulsives peuvent mettre en évidence de
véritables frontières ambiantales que l’on pourra lire dans
l’analyse cartographique qui suit Figure 5 (ci-contre).
Les frontières ambiantales : cartographie
sensible de l’information spatiale, visuelle
et sonore des cheminements paysagers
Les éléments d’ambiance multisensorielle que nous avons
relevés dans la maille Jacqueline ont ainsi fait l’objet d’une
cartographie numérique des impressions ressenties par un
piéton se déplaçant dans chacun des trois cheminements
précédemment décrits (Woloszyn & al. 2009c, Leduc & al.
2009d).
En affectant les dimensions (proxémie/végétalisation/
animation) aux zones de cheminements de la maille
Jacqueline, nous avons produit une cartographie des
signatures « ambiantales » de chacun des paysages
perçus lors des parcours, comme l’on peut le lire dans les
cartographies sensibles Figure 5 (ci-contre).
Les éléments spatiaux qui interviennent dans l’interprétation
de cette « signature ambiantale », traduits par l’indicateur
« proxémie » (première ligne de cartes Figure 5, champs
représentés en orangé) font état de la distance aux éléments,
leur organisation (effet de cadre, effet de bordure), l’effet
de « continuité », et la combinatoire « pittoresque » lors du
cheminement.
Les éléments visuels qui traduisent une signature ambiantale
par l’indicateur « végétalisation » (3 secondes cartes
Figure 5, champs représentés en bleu) décrivent les facteurs
Figure 5 : Champs d’attraction des ambiances pour trois indicateurs (proxémie, végétalisation
et animation) sur trois parcours au sein d’une maille de Hautepierre.
1...,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68 70,71,72
Powered by FlippingBook