Echo Bruit n°136 - page 67

Echo Bruit
n° 136
g
Dossier :
Eco-quartiers et
environnement sonore
65
le magazine de l’environnement sonore
d’un réseau maillé hexagonal (hexagone de 225 m de côté)
déterminant des unités de voisinage de 13 à 14 ha desservies
par des voies unidirectionnelles. Chaque unité de voisinage
(maille) porte un prénom féminin. Le quartier est pourvu d’un
grand centre commercial dans la maille axiale prolongeant le
tracé de la pénétrante Ouest (Figure 1).
Afin de problématiser les objectifs du projet, le quartier
Hautepierre constitue l’échantillon territorial de référence
permettant principalement de faire varier deux dimensions
paysagères, à savoir [minéral — végétal] pour la modalité
visuelle et [calme – animé] pour le sonore.
Les ambiances sonores de Hautepierre :
l’entropie comme révélateur dupotentiel des
sources sonores du lieu
La notion d’ambiance renvoie autant à la qualité des éléments
du projet qu’à celle de souvenir ou d’empreinte mnésique
construite sur la base des expériences du sujet (Woloszyn &
al. 2010b). L’empreinte laissée par la diffusion de différentes
dimensions sensorielles des ambiances, participant à
l’imaginaire des espaces traversés par le promeneur, est
alors susceptible d’être définie à partir de deux dimensions
qui correspondent à l’emboîtement de deux champs de
représentation :
• dimension descriptive :
basée sur des données dites
« objectives », des objets au sens spatial (bâti, voies, végétal,
mobilier, eau, etc.) qui ont des caractéristiques propres
(hauteur, largeur, profondeur, etc…). Les indices et base
d’indicateurs composites (émergence d’une source sonore,
étendue du champ de vision, présence visuelle d’éléments
naturants, etc…) sont développés en parallèle dans le système
d’information « GearScape ».
• dimension évaluative :
Le dimensionnement évaluatif
est basé sur l’appréciation de l’expérience des ambiances
paysagères pour caractériser les perceptions relatives
à certains lieux. Cette évaluation doit permettre
l’implémentation dimensionnelle des « propriétés
perceptives » d’une ambiance par le paramétrage de son
entropie, ou quantité d’information (originalité perçue).
Les niveaux d’entropie du paysage sonore (Figure 3
page 66) constituent le « fondamental » de l’attractivité
environnementale, ils déterminent le « potentiel
d’interaction » du canal de transmission /réception du piéton
en déplacement en définissant le taux de renouvellement des
« sources paysagères » dans la sphère du sonore.
Géotraitement des trois parcours sonores
dans la maille Jacqueline
Par un processus de classification empirique (Leduc &
al. 2009a), nous avons identifié trois parcours typiques
empruntés au sein de la maille Jacqueline entre le centre
socio-culturel « Le Galet » et le centre commercial Auchan,
deux lieux emblématiques du quartier (Figure 1). L’un d’eux
regroupe l’ensemble des trajets longeant la maille par l’est
(en rouge Figure 2), la deuxième représente l’ensemble des
trajets traversant cette maille du nord au sud (en bleu), la
troisième enfin commence par contourner cette maille par
l’est avant de la traverser d’est en ouest (en orange) :
Pour chacun de ces parcours, l’ensemble des sources sonores
a été décrypté à partir de captations vidéographiques HD,
avant d’évaluer l’évolution de leur entropie suivant las critères
de Shannon et Jaynes (Shannon & al. 1949, Jaynes 1979).
!
Figure 1 : Mailles et lieux remarquables du quartier Hautepierre
Figure 2 : Les trois cheminements piétons dans la maille Jacqueline.
1...,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66 68,69,70,71,72
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