Echo Bruit n°137 - page 22

n° 137
g
Écho des villes
20
le magazine de l’environnement sonore
Echo Bruit
• garanties sur le respect des volumes
sonores,
• dispositifs de circulation et de
stationnement garantissant aux
riverains et à leurs invités le libre
accès au périmètre impacté par les
évènements,
• entretien des espaces publics
faiblement nuisant sur le plan
sonore (exemple : usage de véhicules
électriques),
• mise en place de comités de suivis
avec les riverains.
Toutes les associations d’habitants
situées dans le périmètre de l’Arena
ont d’ailleurs été invitées à s’inscrire
dans cette démarche qui permet de
concilier l’intérêt général de Nanterre
et les préoccupations des riverains.
C’est la première fois en France qu’une
convention de ce type est signée avec
des riverains avant le démarrage des
travaux, et plus de deux ans avant
l’ouverture de l’équipement.
Malgré l’accord signé en mars dernier,
une association de riverains, le Groupe
d’Action et de Proposition (GAP) pour
l’aménagement de Nanterre, n’étant pas
satisfaite des engagements proposés
a déposé en mai 2012 un recours
contentieux au tribunal administratif
pour demander l’annulation du permis
de construire du complexe sportif
et culturel. Elle réclame une étude,
annexée au permis, sur le bruit de
l’enceinte pendant les concerts et les
matchs et surtout le bruit provoqué
par les 12000 à 40000 spectateurs qui
sortiront de l’Arena en passant sous les
fenêtres des habitations. Les premiers
immeubles des Terrasses, à Nanterre,
sont en effet situés face à l’Arena,
comme les logements donnant sur le
Stade de France à Saint-Denis (Seine-
Saint-Denis).
Au terme d’une ultime réunion de
concertation, afin de débloquer la
situation et d’obtenir le retrait du
dernier recours contre la construction
de l’Arena 92, une nouvelle proposition
a été faite au GAP, avec la création d’un
fonds d’accompagnement des mesures
de prévention des nuisances sonores,
d’un montant pouvant aller jusqu’à
450000 €.
Alimenté par l’investisseur, ce fond
pourrait financer des travaux renforçant
l’isolation acoustique des logements
qui seraient les plus exposés au bruit
généré par l’activité de l’Arena les jours
d’évènement. Il est proposé également
que ce fonds soit géré par le comité de
suivi réunissant les associations de
riverains et dans lequel l’association
GAP serait représentée.
Cette nouvelle démarche, qui va
au-delà des obligations légales de
l’investisseur, est un geste significatif
pour permettre à l’association de
riverains de retirer son recours après
avoir été entendue sur la prise en
compte de la prévention des nuisances
sonores. Cette proposition s’ajoute
aux dix autres mesures déjà formulées
dans le projet de protocole d’accord
qui a été remis au GAP, mesures qui
vont de l’absence de sonorisation de
l’espace public, au choix de matériaux
spécifiques pour réduire l’impact
sonore des spectateurs, en passant par
une signalétique sensibilisant le public
au respect de l’environnement.

La mairie rappelle dans un communiqué
que ce projet génère un investissement
total de 614 millions d’euros, créateur
de plus de 2000 emplois, et de
100 000 heures de travail d’insertion
sociale.
Pour en savoir plus :
n
Les bruits de la ville
Numéro dirigé par Anthony Pecqueux
Ce numéro de la revue Communications fait
sien un apparent paradoxe concernant les
sons en ville : d’un côté, la baisse du seuil de
tolérance auditive face à des bruits jugés de
plus en plus nombreux ; de l’autre côté, une
incapacité à imaginer une ville silencieuse,
comme s’il ne pourrait plus alors s’agir d’une
ville. Les différents auteurs prennent le parti
d’en faire un point de départ et un révélateur
de la richesse d’une problématique orientée
sur les bruits de la ville. Tout son intérêt se
situe dans cet entre-deux parfois déroutant,
entre gêne et nécessité des bruits, entre des
définitions divergentes voire conflictuelles
des mêmes types de sons : suivant qui les
émet, les moments et les territoires où ils sont
émis, etc.
Cela signifie que les sons ne sont pas
appréhendés ici en eux-mêmes ou pour
eux-mêmes, mais en tant qu’ils constituent
un point d’accès pertinent pour analyser les
mutations urbaines, et certaines mutations
du lien social urbain. Cela concerne aussi bien
les coordinations élémentaires que celles plus
extraordinaires ouvrant sur des mobilisations
sensibles, ainsi que les définitions de la
ville par ses ambiances sensibles. En ce
sens, les sons nous immergent dans la ville
en mouvement, en acte, dans la ville des
citadins entre eux, de leurs activités comme
de leurs interactions. Bref, l’argument central
déployé tout du long de ce numéro consiste
à s’intéresser, à partir des sons, moins
au paysage sonore en tant que tel, qu’au
« paysage des activités » (Tim Ingold) auquel
ils donnent accès.
C’est pourquoi les différents auteurs de ce
numéro s’attèlent à rendre le plus finement
possible les expériences urbaines des
agents sociaux, en accordant une attention
spécifique à leurs activités perceptives
(principalement auditives) et expositions
sensorielles (principalement sonores), et à
leurs conséquences sociales. Ces dernières
émergent comme des effets des expériences,
VIENT DE PARAÎTRE
1...,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21 23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,...60
Powered by FlippingBook