Echo Bruit
n° 135
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Actualités
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le magazine de l’environnement sonore
Bilan de l’impact acoustique de
l’exploitation
L’exploitation du stade a fait l’objet d’un bilan acoustique
complet en 2006 et 2007. La réalisation de plusieurs
campagnes de mesurages acoustiques in-situ a été confiée
au bureau d’études acoustiques IMPEDANCE pour déterminer
la situation existante au regard de la réglementation. Menées
en étroite concertation avec les associations de riverains
du quartier, les investigations techniques ont permis de
caractériser la situation sonore simultanément en plusieurs
emplacements d’observation tant à l’intérieur de l’arène que
dans son environnement comprenant:
• L’ambiance sonore préexistante dans le quartier en
l’absence de manifestations, les jours et aux périodes
habituelles d’exploitation de l’arène (mercredi et samedi
principalement) ;
• Les fluctuations de bruit ambiant engendrées par stade
en exploitation, pour différents types d’événements
représentatifs de la programmation courante : matches de
football et rugby ainsi que sports mécaniques.
Le constat a été globalement le suivant:
• Des émergences sonore parfois supérieures aux seuils
réglementaires en matière de bruit de voisinage (décret
n° 2006- 1099 du 31/08/2006).
• Si l’on exclut l’influence de quelques événements attendus
comme bruyants au cours des manifestations observées (feu
d’artifice de fin de rencontre, essais F1 ou dragsters) l’analyse
des échantillons sonores a confirmé le caractère pénalisant
de l’exploitation de la sonorisation (musique d’ambiance,
jingles, pubs et voix speaker) en grande partie à l’origine des
émergences constatées.
• Des essais de réduction des niveaux de bruit diffusés par
la sonorisation menés en vraie grandeur lors d’un match
de football ont révélé des résultats encourageants pour la
réduction des niveaux de bruit ambiant dans le voisinage
mais au prix d’une dégradation des conditions d’intelligibilité
des messages en partie supérieure de la tribune haute (en
fonction du bruit généré par le public). Or la sonorisation fixe
est aussi le dispositif destiné à la diffusion des messages
de sécurité en cas de besoin d’évacuation du public, ce qui
n’autorise aucun compromis sur ce critère.
Le projet de renouvellement de la
sonorisation de l’arène
Fort de ce diagnostic et conscient des enjeux de sécurité liés
à une installation technique vieillissante, mais également
en phase avec ses valeurs de développement durable pour
minimiser son impact sur l’environnement, le Stade de France
a donc entrepris en 2008 un projet de renouvellement complet
de l’installation de sonorisation fixe de l’arène (tribunes
et aire de jeux). Les objectifs ont été clairement exprimés
auprès des concepteurs avec l’élaboration d’un programme
fonctionnel détaillé précisant l’ensemble des contraintes de
définition et de dimensionnement devant être vérifiées par le
nouveau dispositif.
S’agissant de l’impact acoustique sur l’environnement, deux
axes de travail se sont imposés:
1. L’optimisation de la diffusion sonore en tribunes et la
maîtrise des niveaux rayonnés à l’extérieur de l’arène ;
compte tenu de la configuration des lieux (arène semi-ouverte,
bruit de fond élevé en tribunes dû au trafic routier environnant
et proximité du voisinage) ainsi que des contraintes
d’exploitation (jauge 80000 places, types de manifestation..),
la réflexion des concepteurs a été orientée vers un système de
sonorisation de nouvelle génération de type « ligne source »
(line-array) pour ses possibilités étendues de pilotage :
maîtrise des caractéristiques de directivité, niveaux de
diffusion, phases et réponses en fréquences…;
2. L’installation d’un système de surveillance acoustique
pertinent,
permettant:
a. De surveiller en temps réel, depuis la régie ou les services
de contrôle de la manifestation, les niveaux de bruit diffusés
en tribunes et à l’extérieur du stade,
A. Un immeuble de logements « le Gai-Logis », préexistant à la
construction du stade -, jouxte le parvis au nord-ouest;
B. Plusieurs ensembles immobiliers à l’Est comprenant des activités
tertiaires au premier plan (bureaux, commerces, restaurants…) mais
également des logements au second plan;
C. Un quartier de logements collectifs anciens et plus récents, au-delà du
canal Saint-Denis au Nord-Est.