Echo Bruit
n° 132
03.2011
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Santé
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le magazine de l’environnement sonore
côtés se trouvaient France Acouphènes,
Vie quotidienne et audition, le CIDB
et Bruitparif, des fournisseurs de
protections auditives, des fournisseurs
de solutions de compensation
(aides techniques, interface de
communication).
Les objectifs de ces journées étaient de
connaître le rôle de chacun, d’apporter
des informations sur les normes bruit,
les outils de prévention du risque
bruit, le dépistage auditif, les outils de
compensation des malentendances,
leurs financements, la reconnaissance
de la qualité de travailleur handicapé.
Un stand permettait grâce à un
simulateur d’audition d’entendre ce
qu’entend un malentendant.
Chaque forum était ponctué de 3
conférences: mesure du bruit, audition
et santé, stratégies de compensation
des malentendances.
Des documents utilisables pour
d’autres actions dans l’entreprise
ont été réalisés à cette occasion.
L’exposition « audition et vie
professionnelle » a été adaptée à la
SNCF, une brochure audition et santé
et des affiches de prévention ont
été réalisées. Et chaque participant
recevait aussi les guides audition.
Un grand succès qui marque le
début d’une réelle dynamique pour
une meilleure prise en compte de la
problématique audition dans le monde
du travail.
Pour en savoir plus:
Association « Vie Quotidienne et audition »
Tél.: 0563776140
e. mail:
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Autres pays, autres intensités
sonores
Ce résultat peut paraître surprenant
de prime abord. « Toutefois, les
études étrangères qui montrent une
dégradation de l’ouïe chez les jeunes
ne sont pas directement transposables
à la Suisse », souligne Beat Hohmann,
chef du secteur physique de la Suva.
Ainsi, aux États-Unis, le volume des
lecteurs MP3 n’est pas limité, alors que
les appareils vendus en France sont
bloqués à 100 dB SPL.
En Suisse, une valeur limite de 100 dB
(A) s’applique aux manifestations
musicales et aux lieux publics depuis
1996, notamment grâce à l’initiative
de la Suva. « La meilleure qualité
des soins joue elle aussi un rôle non
négligeable : les otopathies sont
aujourd’hui reconnues et traitées. Et le
port de protecteurs d’ouïe est devenu
une évidence pour les apprentis qui
doivent travailler en milieu bruyant ».
Les femmes plus raisonnables
La plupart des apprentis examinés tous
les ans sont des hommes exposés à un
bruit dangereux pour l’ouïe dans le
cadre de leur activité professionnelle.
Beat Hohmann pense toutefois que les
résultats ne seraient en aucun cas plus
mauvais pour les femmes. Elles règlent
en effet le volume bien moins fort quand
elles écoutent de la musique, comme
l’a montré une étude de la Suva de
2007 portant sur 450 jeunes et sur leur
façon de se comporter par rapport au
bruit, avec des résultats étonnants: les
jeunes choisissaient majoritairement
un niveau sonore avoisinant 80
décibels, donc inoffensifs pour l’ouïe
et pas plus élevé que celui de l’étude
de la Suva de 1996 sur les baladeurs.
Toutefois, 7 % des interrogés (dont
deux fois plus de garçons que de filles)
risquaient des lésions irréversibles en
écoutant avec leur lecteur MP3 de la
musique trop longtemps et trop fort.
Depuis 40 ans, la Suva contrôle à titre
préventif l’acuité auditive de personnes
exposées à de fortes immissions
sonores au poste de travail. Chaque
année, quelque 40000 employés sont
examinés dans les audiomobiles.
La Suva constate en l’occurrence
que les lésions auditives d’origine
professionnelle sont descendues de
37 %, il y a 30 ans, à 9 % aujourd’hui.
Ce net recul implique des économies
substantielles, car une lésion auditive
représente à elle seule des coûts
d’assurance d’environ 14 000 francs
Suisses. La Suva, entreprise à but non
lucratif, reverse sous la forme de primes
moins élevées les montants ainsi
épargnés directement aux entreprises
qu’elle assure.
Pour en savoir plus:
n
Pour la première fois l’ensemble des
secteurs de la SNCF concernés ont
organisé trois forums « Audition-bruit-
malentendance » à Lyon, Bordeaux
et Paris à l’initiative de la Mission
handicap et Emploi. Les professionnels
de la prévention-sécurité, de la santé
au travail, de l’action sociale et du
handicap ont été plus de 500 à y
participer. Jérôme Goust et l’association
« Vie quotidienne et audition »
ont accompagné l’organisation et
l’animation de ces journées.
Les forums se sont déroulés autour
d’un espace d’information avec des
expositions, des stands des différentes
professions de la SNCF : prévention,
santé, action sociale, handicap. À leurs
Audition-bruit-malentendance :
3 forums SNCF