Echo Bruit
n° 132
03.2011
Routes
g
Transports
[Routes]
53
le magazine de l’environnement sonore
PARIS: baisse
des nuisances
sonores
La baisse de la circulation et les
aménagements menés par la Ville Paris
ont permis une baisse des nuisances
sonores. Depuis 2004, on mesure une
baisse de la population soumise à un
bruit important le jour comme la nuit
et une augmentation très nette du
nombre de personnes habitant dans
des zones plus calmes, de moins de 60
décibels (dB). Cela a été rendu possible
par des aménagements comme les bus
Mobilien ou les espaces civilisés. Le
Mobilien n° 27 a par exemple entraîné
un gain acoustique de 2,2 dB de jour et
3,9 dB de nuit; dans le quartier Tombe-
Issoire Alésia, le nombre de personnes
exposées à plus de 65 décibels a
baissé de 20 %. Les exemples les plus
frappants sont enfin les couvertures du
boulevard périphérique, et par exemple
la Porte de Vanves où le niveau de bruit
a diminué de 10 à 15 dB.
Extrait de la Communication du Maire de
Paris: « De nouvelles mobilités pour un
Paris regagné ».
Conseil de Paris 28 mars 2011
n
La Commission européenne devrait
présenter prochainement une
proposition de révision de la directive
sur le bruit des véhicules (voitures,
véhicules utilitaires, poids lourds
et bus). Les émissions sonores du
trafic routier constituent une réelle
menace sur la santé publique, selon
un rapport de l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) (voir rubrique
Actualités p.12).
L’objectif est de
réduire les émissions sonores du trafic
routier en modifiant et renforçant
les critères « acoustiques » actuels
de réception des véhicules, définis
par une directive de 1970*.
Ainsi, la
Commission envisagerait d’obliger les
constructeurs à réduire le bruit des
véhicules particuliers de 4 décibels et
celui des poids lourds de 3 décibels
en deux étapes (deux fois 2 décibels
pour les véhicules particuliers et de
1 décibel puis de 2 décibels pour les
poids lourds).
Pour l’association européenne
Transport & Environnement (T & E),
cette révision de la directive est en effet
une opportunité pour « réduire le bruit
du trafic routier et protéger ainsi des
millions d’Européens du risque qu’il
présente pour la santé ». L’association
se réfère au récent rapport de l’OMS
sur les conséquences sanitaires du
bruit et notamment sur son lien avec
les maladies cardiovasculaires.
Ainsi, selon l’étude de l’OMS, 1,8 %
des crises cardiaques dans les pays
d’Europe de l’Ouest sont attribuées à
un niveau sonore du trafic supérieur
à 60 dB. Une conclusion qui vient
renforcer celles d’un rapport de 2008
réalisé pour T & E et qui constatait
que « le bruit du transport ferroviaire
et routier serait à l’origine de 50 000
attaques cardiaques mortelles chaque
année en Europe et de 200 000 cas de
maladies cardio-vasculaires ».
« Ce rapport de l’OMS met en évidence
l’urgence d’adopter des normes
européennes plus strictes sur le
bruit des véhicules, non seulement
pour protéger l’environnement mais
également pour la santé publique
et un transport durable », souligne
l’association T & E.
Pour en savoir plus:
n
Bruit des véhicules : vers
un durcissement de la
réglementation
* Directives européennes
La directive 70/157/CEE du 6 février
1970 constitue le point de départ de la
réglementation européenne sur le niveau
de bruit admissible et les dispositifs
d’échappement des véhicules à moteur.
Elle concerne tous les véhicules à moteur
capables de se déplacer à une vitesse
supérieure à 25 km/h sur les routes.
Pour les automobiles, la valeur limite
du bruit, fixée initialement à 77 dB(A), a
été abaissée à 74 dB(A) à partir de 1995-
96, soit une réduction de moitié des
émissions sonores.
Pour les poids-lourds, la valeur limite fixée
en novembre 1992 par la directive 92/97/
CEE du 10 novembre 1992 s’élève à 80
dB(A).
Les camions respectant les valeurs
limites peuvent bénéficier d’un marquage
depuis 1994. La surveillance des
dispositions avantageant les utilisateurs
de camions peu bruyants s’en trouve
notablement simplifiée : ainsi, en
Autriche, l’interdiction de rouler la nuit ne
concerne pas les camions peu bruyants
(maximum de 78 dB(A) pour les camions
de moins de 150 kW et de 80 dB(A) pour
les camions de plus de 150 kW).
