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RECHERCHE
Afin de contrôler le niveau sonore d’un
milieu acoustique par des moyens de
faible dimension, la piste du transfert
d’énergie de ce milieu primaire vers
un absorbeur a été choisie.
Cet absorbeur doit extraire, concen-
trer et dissiper passivement un maxi-
mum d’énergie mais ne doit pas la resti-
tuer au milieu primaire. Pour permettre
un échange d’énergie entre un milieu
acoustique et un absorbeur dynami-
que, une résonance entre le milieu et
l’absorbeur est nécessaire.
Un absorbeur linéaire est toujours
accordé au milieu primaire. Ceci permet
d’intenses échanges d’énergie entre les
deux éléments, mais ceux-ci se font
dans les deux sens. Augmenter l’amor-
tissement de l’absorbeur dynamique
autorise une dissipation plus rapide de
l’énergie mais ne change pas la nature
des échanges énergétiques.
Pour autoriser la résonance entre les
deux milieux tout en empêchant le
retour d’énergie de l’absorbeur vers
le milieu, il faut casser la résonance
après le premier transfert d’énergie du
système à contrôler vers l’absorbeur.
Il faut donc d’utiliser un absorbeur
dont la résonance dépend de l’énergie.
En pratique, une membrane vibrant
sous forte amplitude se comportant
comme un oscillateur à raideur non
linéaire cubique a été développée.
En effet, avec ce type de raideur, l’ab-
sorbeur n’a pas de fréquence propre et
peut vibrer à n’importe quelle fréquence.
Il peut donc entrer en résonance avec
n’importe quel milieu acoustique et
permettre un transfert d’énergie.
Ensuite, grâce à l’amortissement dans
l’absorbeur non linéaire, l’amplitude
vibratoire de celui-ci décroît et ce qui
entraîne également une décroissance
de sa fréquence due à la dépendance
énergie-fréquence caractéristique d’un
oscillateur non linéaire. Grâce à ce
changement de fréquence, la réso-
nance qui avait permis un transfert
d’énergie du milieu primaire vers l’ab-
sorbeur est cassée et cette énergie
ne peut donc pas repartir.
Un système qui grâce à un premier
prototype en cours de développe-
ment avec PSA Peugeot Citroën, et
destiné à être implanté sur le système
d’admission d’air de moteur, devrait
apporter rapidement sa contribution
à l’amélioration de l’acoustique des
véhicules pour le conducteur et son
environnement.
Contacts :
Pierre-Olivier Mattei,
CNRS - LMA,
Tél. : 04 91 6 44 92,
E-mail :
Zoran Dimitrijevic,
PSA Peugeot Citroën Automobiles,
Tél. : 01 57 59 59 23,
E-mail :
L’ESEO écoute pour mieux
entendre
L’École supérieure d’électronique de
l’Ouest basée à Angers et le Laboratoire
d’acoustique de l’Université du Maine au
Mans se sont associés pour concevoir
une tête acoustique et un ensemble de
boîtes à filtres à destination des ensei-
gnants pour sensibiliser leurs élèves
aux risques engendrés par la mauvaise
utilisation d’un baladeur.
La Tête acoustique est constituée d’une
tête moulée à laquelle est adaptée
deux oreilles en silicone auxquelles
sont associés deux coupleurs acous-
tiques simulant le comportement du
conduit auditif. Cette tête permet de
mesurer le niveau sonore environnant
ou le niveau sonore d’un lecteur MP3 en
insérant un dispositif d’écoute, du type
casque, écouteurs stéréo ou oreillet-
tes dans les pavillons fictifs. Cette
tête repose sur un socle équipé d’un
dispositif d’affichage de couleurs verte
(en dessous de 80 dB, tout va bien),
orange (de 80 à 100 dB, attention au
temps d ‘écoute), et rouge (au dessus
de 100 dB, attention danger !).
L’ensemble de boîtes à filtres complète
la Tête acoustique, en faisant entendre
différents acouphènes (sifflements)
- risque auquel s’expose ceux qui
écoutent à des niveaux sonores trop
élevés -. Ces sifflements sont super-
posés sur des séquences musicales
ou vocales et en simulant différents
types de lésions. L’objectif est que les
élèves puissent manipuler ces outils
lors des activités pratiques ensei-
gnées en cours, avec les logiciels de
traitement du son utilisés en collège
comme Audacity.
La tête acoustique ESEO repose
sur un socle équipé d’un
dispositif d’affichage
Les spécifications de ces différents
outils ont été rédigées selon les recom-
mandations d’un groupe de travail
constitué d’enseignant en éducation
musicale du département de Loire
Atlantique, d’ingénieurs de l’ARS des
Pays de la Loire et de chercheurs de
l’ESEO et du LAUM.
Contact :
Alain Le Duff,
Groupe ESEO,
4, rue Merlet de la Boulaye, 49000 Angers,
Tél. : 02 41 86 67 12,
E-mail :
A l’écoute des virus…
C’est en utilisant des pinces opti-
ques pour piéger une nano-particule
d’or que des chercheurs de l’univer-
sité de Ludwig-Maximilian de Munich
(Allemagne) ont mis au point un détec-
teur d’ondes sonores.
Les pinces utilisent un faisceau laser
focalisé sur un point afin d’agripper de
minuscules particules et de les dépla-
cer. Elles sont devenues les outils de
référence en biologie moléculaire et
les nanotechnologies, car elles permet-
tent aux chercheurs d’injecter de l’ADN
dans des cellules et même de le mani-
puler une fois à l’intérieur.
Les pinces optiques peuvent égale-
ment être utilisés pour mesurer
des forces minuscules agissant sur
des particules microscopiques ;