Alors que les baladeurs numériques affichent la plus grosse croissance du secteur de l'électronique grand public en France – les ventes ont triplé en France en 2005, avec 4,7 millions d’unités écoulées –, le ministère de la Santé et des Solidarités, à l'issue d'un travail mené avec le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, complète la réglementation relative aux émissions sonores de ces appareils (à savoir l’arrêté du 24 juillet 1998 portant application de l'article L. 44-5 du code de la santé publique relatif aux baladeurs musicaux). Le nouvel arrêté, pris le 8 novembre 2005 et paru au Journal officiel le 28 décembre 2005, vient principalement couvrir le cas de l’utilisation d’écouteurs remplaçant ceux vendus avec le baladeur. Ainsi, désormais, la tension de sortie maximale du lecteur doit être inférieure ou égale à 150 mV. De surcroît, les fabricants sont invités à compléter la notice technique par une liste de modèles ou gammes d’écouteurs déclarés compatibles pour garantir le respect de la puissance sonore maximale de 100 dB SPL. A noter également que le champ d'application de cette réglementation s'élargit : tout appareil ayant une fonction « baladeur » (exemple : téléphones mobiles) sont concernés, alors que l'arrêté de 1998 ne s'applique qu'aux appareils dont la fonction principale est le baladeur ; par ailleurs, les appareils permettant la réception radiophonique seule sont dorénavant concernés. Autre signe de la volonté d'adapter cette réglementation aux évolutions technologiques des appareils, le troisième apport de ce texte répond aux changements induits par la miniaturisation croissante des appareils : si aucune surface libre supérieure à quatre centimètres carrés n’est disponible sur l'appareil, en remplacement de la mention réglementaire (« A pleine puissance, l’écoute prolongée du baladeur peut endommager l’oreille de l’utilisateur »), un pictogramme peut désormais être utilisé.

Il faut savoir que cette situation où le baladeur est utilisé avec un autre casque que celui d’origine est loin d’être rare : en effet, utilisé régulièrement, un casque de baladeur a une durée de vie qui, en moyenne, ne dépasse pas 6 mois, ces éléments somme toute assez fragiles étant soumis à rude épreuve. Or, l’utilisation d’écouteurs remplaçant ceux vendus avec le baladeur peut induire un dépassement du seuil de 100 décibels SPL.

Même si la réglementation vient ainsi contribuer à mieux protéger nos oreilles, il n’en reste pas moins que les utilisateurs de baladeurs, s’ils ne veulent risquer de gravement endommager leur système auditif, doivent observer quelques précautions. C’est la combinaison d’une écoute prolongée et d’un volume élevé qui pose le problème le plus aigu : il faut donc à la fois réduire le volume et la durée d’écoute, en se limitant à une heure d’écoute de suite à volume moyen. On prendra par ailleurs garde aux baladeurs achetés avant septembre 1998, pour lesquels la limitation de la puissance maximale de sortie des appareils à 100 décibels SPL ne s’appliquait pas encore. Comme mentionné précédemment, en attendant que l’arrêté entre en vigueur (le 1er mai 2006), on prêtera également attention aux changements d’écouteurs : l’utilisation d’écouteurs remplaçant ceux vendus avec le baladeur peut induire un dépassement du seuil de 100 décibels SPL.

Il faut aussi savoir que les écouteurs placés directement dans l'oreille peuvent se traduire par une nette augmentation du signal audio. De plus, ces écouteurs ne s’adaptant pas toujours très bien à la forme de l'oreille, la perception du son environnant amène l'utilisateur à augmenter le volume de sa musique. L'utilisation, certes moins esthétique, mais plus confortable, d'un casque de type cache-oreille est donc recommandée. Enfin, avec l'autonomie sans cesse grandissante des baladeurs numériques disponibles actuellement, les écoutes ont tendance à s’allonger.Arrêté du 8 novembre 2005 portant application de l'article L. 5232-1 du code de la santé publique relatif aux baladeurs musicaux

Arrêté du 24 juillet 1998 portant application de l'article L. 44-5 du code de la santé publique relatif aux baladeurs musicaux