AT66 - page 34

34
Acoustique et défense
66
Introduction
Les exigences de discrétion acoustique
Pour un sous-marin ou un bâtiment de surface de lutte
anti-sous-marine, la recherche de la discrétion est liée
essentiellement à la diminution de sa vulnérabilité, mais
aussi au souci de se placer dans une situation favorable
à l’emploi de ses armes. Dans les deux cas, la discrétion
acoustique est une réponse à la détection acoustique
passive de l’adversaire.
Chaque type de sonar peut être caractérisé, en termes de
performances, par une gamme de fréquences de travail
ainsi que par un seuil de détection. Parmi les sonars les
plus courants, on peut citer par ordre de fréquences crois-
santes, et pas nécessairement par risque croissant, les
mines, les systèmes de surveillance stratégiques (type
SOSUS), les sonars passifs d’écoute très basse fréquence,
les bouées aéronavales, les sonars passifs de sous-marins,
les sonars actifs utilisés en mode passif (coque, remor-
qué...), les sonars de torpilles, ..etc.
L’ensemble de ces moyens de détection couvre une
gamme de fréquences allant de quelques Hz à quelques
dizaines de kHz.
C’est la mutation profonde des moyens de détection, dont
les performances se sont considérablement accrues au
cours de ces dernières décennies, qui a imposé la recher-
che d’une plus grande discrétion acoustique pour les navi-
res, et notamment les sous-marins, non seulement pour
leur conserver une quasi-invulnérabilité, mais aussi pour
leur donner une capacité de porter une attaque avec une
chance raisonnable d’y survivre.
Le niveau de discrétion acoustique à atteindre pour
un navire futur se déduit donc des performances de
détection atteintes par les différents systèmes d’écoute
auxquels il sera confronté lors des diverses missions qu’il
aura à mener pendant son cycle opérationnel. Tout ceci
se traduit, dans le cadre d’un nouveau programme de
navire, par la définition de courbes de niveaux de bruit
rayonné à respecter en fonction de la fréquence. Ces cour-
bes, dénommées niveaux objectifs de bruit rayonné du
navire, constituent la spécification de discrétion acous-
tique du navire.
La discrétion acoustique est donc une performance à part
entière du navire au même titre que les autres performan-
ces ; elle est quantifiable et mesurable.
La maîtrise de la discrétion acoustique
dans un programme de navire
Jean-Marc Ginoux, Michel Bertinier
DGA Techniques navales
Division «Plateformes Navales»
Département « Furtivité »
Avenue de la Tour Royale
BP 40915
83050 Toulon CEDEX
Résumé
DGA Techniques navales, dans son rôle de soutien technique au service des
Programmes Navals, doit être capable d’évaluer le niveau de discrétion acoustique
de projets de systèmes ou de navires proposés par le Service Industriel. Pour cela, il
dispose de moyens physiques ou numériques de modélisation permettant de s’assurer
que les performances requises de discrétion acoustique seront atteintes à partir des
solutions proposées. L’analyse des simulations et évaluations est de nature à mettre en
évidence les points jugés critiques par la Direction de Programme et qui feront l’objet
d’un traitement par la maîtrise d’œuvre.
Abstract :
Project acoustic signature management
DGA Techniques navales, within its function of technical support to the Naval
Programmes Department, must be able to estimate the ship silencing level of projects
about systems or ships suggested by the Industrial Department. To do so, there are
some physical or numerical means at its disposal to work on models to make sure that
the required performance about ship silencing will be reached from the suggested
solutions. The analysis of simulations and estimates is able to emphasize the points
that the Programme Direction can think critical and that will be treated by the Work
Command.
1...,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33 35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,...58
Powered by FlippingBook