Echo Bruit
n° 132
03.2011
g
Actualités
le magazine de l’environnement sonore
environnementale des Français alors
qu’il occupe la première dans celle des
gênes vécues.
Le bruit au travail est assez largement
pris en compte par le code du travail
ainsi que par les normes d’isolation
acoustique des bâtiments et engins
utilisés. La question des « points noirs
bruit » demeure préoccupante, elle
rejoint celle de la multi-exposition à
de forts volumes de bruit répétés, émis
par les infrastructures de transport
(routiers, ferroviaires, aériens).
L’autre aspect de la souffrance causée
par le bruit relève du contexte urbain,
celui-ci allant jusqu’au domicile.
Les bruits du centre-ville, ceux de
certains véhicules se dérobant à la
réglementation en vigueur, enfin le
bruit entendu chez soi, appellent des
réponses tout à la fois d’autorité, pour
certaines d’entre elles, et de médiation,
pour d’autre. Ainsi, dans le cadre du
respect de la loi, la mission souhaite
voir développer l’art de vivre ensemble
et, dès le plus jeune âge, l’éducation du
public.
Les députés formulent dix-neuf
propositions parmi lesquelles:
• Engager un traitement de la multi-
exposition en prenant en compte la
totalité des bruits auxquels est soumise
la population concernée.
• Développer et mieux adapter les
infrastructures de transport de notre
pays en favorisant ce développement
par l’organisation de procédures
d’intéressement et de dédommagement
des collectivités territoriales
concernées.
• Inclure les coûts d’isolation
acoustique dans le cahier des charges
des projets d’infrastructures nouvelles.
• Donner au maire autorité pour
créer des zones (touristiques ou de
convivialité) au sein desquelles les
terrasses des bars et restaurants
seraient autorisées à fonctionner
jusqu’à une heure de fermeture
déterminée.
• Concevoir les actions de lutte contre
les nuisances sonores de façon globale
afin d’éviter les répétitions ou les
incompatibilités, par exemple, en
coordonnant les travaux de protection
thermique et acoustique des bâtiments.
• Lancer une grande campagne
nationale d’information sur les dangers
du bruit: à l’image du tabac: « trop de
bruit tue vos oreilles ».
Pour en savoir plus:
n
Jean-Luc Godard
Cinéaste acousticien
par Louis-Albert Serrut
Qualifier Jean-Luc Godard de cinéaste acousticien peut
surprendre, voire crisper, les tenants d’un cinéma
visuel. C’est affirmer la matière sonore comme moyen
de style et d’esthétique de son cinéma.
Étudié œuvre par œuvre le son accomplit, avant l’image
ou avec elle, les qualités artistiques, esthétiques,
politiques, historiques, voire philosophiques, du
cinéma de Jean-Luc Godard. Dès ses courts-métrages,
le cinéaste initie des figures et procédés sonores qu’il
reprendra pour en faire la part expressive et signifiante
de son travail.
Combinaison de la voix humaine, de la musique, des
bruits et des écrits, la matière sonore, d’œuvre en
œuvre, se densifie et se complexifie. Le cinéaste réalise
et emploie, à l’instar des formes visuelles, des formes
sonores, instruments d’expression audiovisuelle. Il les
utilise pour se faire comprendre, signifier, idéaliser,
montrer les idées, discourir, ouvrir à l’imaginaire.
La perception des œuvres de Jean-Luc Godard n’est
pas pour l’audio-spectateur une expérience anodine,
ordinaire, simple ni aisée, mais exigeante et sans doute
préfigurant une forme nouvelle de cinématographie.
510 Pages — Prix : 43,50 euros
ISBN : 978-2-296-54175-7
Le livre et disponible aux éditions L’HARMATTAN
VIENT DE PARAÎTRE
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