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des niveaux et durées d’exposition élevés, les vibra-
tions sont, comme le bruit, dangereuses pour la santé. Des
conducteurs d’engin de chantiers peuvent, par exemple,
développer des pathologies dorsales dont certaines sont
reconnues comme maladies professionnelles. Cet impor-
tant risque sanitaire a justifié la conduite de nombreuses
études ayant permis de proposer des indicateurs d’ex-
position normalisés ([1] pour le corps entier et [2] pour
les vibrations transmises au système main-bras par des
machines) et des valeurs réglementaires dans de telles
situations [3]. En revanche, pour les niveaux vibratoires
usuels mesurés dans des bâtiments ou dans des véhicules
de transport (automobiles par exemple), la problématique
est plutôt celle du confort. Ce document est une revue
bibliographique des connaissances dans ce domaine, en
se limitant au cas de vibrations transmises à l’ensemble
du corps. On s’intéressera donc à des phénomènes de
fréquences schématiquement comprises entre 1 et 50 Hz,
plage dans laquelle on trouve l’essentiel des stimuli vibra-
toires ressentis dans un bâtiment. Les fréquences plus
basses sont typiques du mal des transports (en bateau
ou en voiture) et celles plus élevées concernent surtout
les vibrations transmises au système main-bras (cas
de personnes travaillant avec des outils électriques ou
pneumatiques, qui pose également de vrais problèmes
de santé) [4].
Le parallèle sera souvent fait avec la psycho-acoustique :
on verra que, dans le domaine des vibrations, de nombreu-
ses questions restent ouvertes.
Une perception et des expériences complexes
Les organes permettant la détection sensorielle des vibra-
tions sont nombreux. Ils peuvent être organisés en trois
catégories principales :
- le système vestibulaire de l’oreille interne, comprenant
les canaux semi-circulaires (plus spécialisés dans la détec-
tion des accélérations angulaires) et les organes otolithi-
ques (pour la détection des accélérations linéaires). Les
mécanismes de codage des informations sont similaires
à ceux existant dans la cochlée (cellules ciliées transfor-
mant des déformations de leurs stéréocils en signaux
nerveux transmis au système nerveux central);
- les capteurs de la peau : corpuscules de Meissner, de
Ruffini et de Pacini, situés à différentes positions de l’épi-
derme ou du derme. Ils sont sensibles à des stimulations
de caractéristiques différentes;
- enfin, d’autres capteurs du système proprioceptif géné-
ral : des corpuscules de Ruffini et de Pacini sont présents
dans les muscles et les tendons du corps.
Cependant, la perception de vibrations peut aussi provenir
d’organes sensoriels spécialisés pour d’autres types de
stimuli. Voir des objets vibrer, ou entendre le bruit issu de
ces vibrations participe à cette perception. La perception
d’un phénomène vibratoire va donc utiliser des informa-
tions sensorielles provenant d’organes très divers.
D’un point de vue purement vibratoire, plusieurs particu-
larités sont à souligner.
Perception des vibrations
Etienne Parizet
Laboratoire Vibrations Acoustique
INSA Lyon
25 bis, avenue J. Capelle
69621 Villeurbanne CEDEX
Tél : 04 72 43 81 21
Fax : 04 72 43 87 12
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