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Les oiseaux adaptent leur chant à
leur environnement sonore
Des biologistes de l’Université de Zurich
(Suisse) ont étudié le comportement de
deux groupes de bruants des roseaux
qui nichent dans deux réserves différen-
tes une dans une zone calme et l’autre
à proximité d’un axe routier fréquenté
afin de démontrer l’impact du bruit sur
le chant des oiseaux.
Il s’avère que le chant des mâles de la
réserve bruyante était plus aigu que
celui de leurs congénères de la réserve
calme. Cela serait dû au fait que le bruit
de circulation engendre des basses
fréquences qui se confondent avec
le chant des oiseaux dont les tona-
lités se situent dans le même spec-
tre sonore.
De plus, les chercheurs ont établi que
la tonalité varie aussi entre la semaine
et les jours fériés. Les chants sont plus
aigus en semaine.
Les biologistes ont conclu de cette
expérience que l’adaptation sonore
se faisait de façon individuelle, au cas
par cas. L’équipe de Hansjoerg Kunc,
actuellement en poste à la Queens
University de Belfast, n’a en revanche
pas réussi à savoir si la métamorphose
vocale des bruants leur garantissait le
succès auprès des femelles.
Institute of Evolutionary Biology and
Environmental Studies
University of Zurich
Winterthurerstrasse, 190
CH-8057 Zurich
Suisse
Tél : +41 44 635 49 99
Les détecteurs de neutrinos cosmi-
ques détectent… les cétacés
Les télescopes sous-marins dédiés
à la traque des particules cosmiques
peuvent également servir à repérer…
les baleines dans l’immensité de l’océan.
Ces grands mammifères marins ont en
effet la particularité de chanter sur la
même fréquence que les neutrinos à
haute énergie émis par les étoiles.
Bien que très abondantes, ces parti-
cules élémentaires, qui interagissent
très peu avec la matière, sont quasi-
ment indétectables. À chaque fraction
de seconde, des milliards d’entre elles
traversent la Terre sans pratiquement
jamais dévier de leur trajectoire. Pour
repérer l’infime trace lumineuse géné-
rée par la rencontre rarissime entre
un atome terrestre et l’une de ces
particules «passe muraille», les physi-
ciens utilisent des détecteurs extrême-
ment sophistiqués, comme le disposi-
tif Antares du CNRS (IN2P3*), du CEA
et de l’Institut français de recherche
et d’exploitation de la mer (Ifremer)
immergé au large de Toulon par 2
500 m de fond.
C’est en développant une nouvelle
méthode de détection acoustique
des neutrinos que les chercheurs se
sont rendu compte que leur instrument
pouvait également servir à «écouter»
le monde sous-marin.
Les baleines bien sûr mais aussi les
séismes ou encore le trafic maritime
de surface. «Nous recyclons en quel-
que sorte les bruits qui perturbent le
bon fonctionnement d’Antares et des
autres détecteurs installés au fond des
mers», explique Michel André, respon-
sable du laboratoire de bioacoustique
appliquée de l’université de Barcelone
lors d’une conférence organisée au
Palais de la découverte, en décembre
dernier à Paris, par Aspera, le réseau
européen des agences de financement
de la recherche en astroparticules.
Michel André
Laboratoire d’Applications Bioacoustiques
(LAB)
Université Polytechnique de Catalogne (UPC)
08800 Vilanova i la Geltrú
Barcelona
Spain
E-mail :
BIO-ACOUSTIQUE
Le Bruant des roseaux adopte son chant à son environnement sonore
Les détecteurs de neutrinos captent le chant des baleines
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