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Echo Bruit
n° 128
03.2010
g
Santé
58
le magazine de l’environnement sonore
Un enfant sur 1 000 naît chaque année
en France avec une déficience auditive
ou est dépisté en tant que tel avant
l’âge de deux ans, soit 700 enfants
par an. On estime par ailleurs à 6,6%
de la population (soit 4,09 millions
de personnes) le nombre de Français
souffrant d’un déficit auditif, dont 88 %
sont devenus sourds ou malentendants
au cours de leur vie.
Ce public est d’une grande diversité :
483 000 personnes sont atteintes de
déficience auditive profonde ou sévère,
600 000 malentendants portent un
appareil auditif et 80 000 pratiquent la
langue des signes française (LSF).
Les déficiences auditives retentissent
à la fois sur l’éducation et la scolarité,
la vie professionnelle, l’ensemble de la
vie sociale en raison de leur impact sur
les possibilités de communiquer avec
autrui. Si 4 millions de nos concitoyens
souffrent d’une déficience auditive,
ce sont également 60 millions de
français qui éprouvent des difficultés à
communiquer avec eux.
Dans la continuité de la loi du 11
février 2005, ce plan doté de 52
millions d’euros comprend 52 mesures
concrètes en direction des personnes
sourdes ou malentendantes pour :
- Améliorer la prévention, le dépistage
et l’accompagnement lors de la
découverte d’une déficience auditive.
- Mieux prendre en compte la déficience
auditive à tous les âges de la vie (école,
enseignement supérieur, emploi,
personnes âgées devenues sourdes)
- Rendre not re soc i été plus
accessible aux personnes sourdes
ou ma l entendantes (accès à
l’information et à la culture, téléphonie,
développement des mét iers de
l’accessibilité)
Les mesures phares
Améliorer la prévention,
le dépistage et l’accompagnement
La prévention des risques de perte de
l’audition est un enjeu majeur : chaque
année 1 400 personnes sont atteintes
d’un traumatisme sonore aigu. À ce
titre, les contrôles seront renforcés
et des actions de prévention seront
menées, auprès des jeunes notamment.
L’institut national de prévention et
d’éducation pour la santé (INPES)
lancera par exemple l’année prochaine
une campagne de sensibilisation sur
les risques liés à la musique amplifiée
(mesure n° 2).
La qualité de dépistage des troubles
de l‘audition est essentielle pour
assurer la mise en place précoce de
l’accompagnement de la personne
et de sa famille et éviter ainsi, pour
les enfants, les échecs scolaires
liés à des dépistages trop tardifs et,
pour les adultes, les conséquences
professionnelles néfastes des surdités
acquises. C’est pourquoi, le plan
prévoit par exemple d’instaurer un
dépistage systématique des troubles
de l’audition pour les jeunes de 16 à
25 ans et vers l’âge de 60 ans (mesure
n° 4). Par ailleurs, une campagne pilote
de dépistage renforcé, via une unité
mobile audiométrique, sera testée dans
trois académies auprès des jeunes des
collèges et des lycées (mesure n° 6).
Enfin, l’accompagnement des familles
doit être renforcé, au moment du
diagnostic notamment. Un centre
national de ressources sur la surdité
doté d’une plate-forme Web ouvrira
Un plan en faveur des
personnes sourdes ou
malentendantes
Xavier Darcos, Ministre du Travail, des Relations
Sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville,
et Nadine Morano, Secrétaire d’État chargée de la
Famille et de la Solidarité, ont lancé le 10 février à
l’occasion d’un déplacement au café « Signes » à
Paris, tenu par des personnes sourdes de l’ESAT « Jean
Moulin » un plan en direction des personnes sourdes
ou malentendantes.