Echo Bruit
n° 126
09.2009
g
Dossier :
“Centres d’appels”
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le magazine de l’environnement sonore
L’exposition au bruit a été déduite de ce niveau équivalent en
champ diffus comme expliqué précédemment, en le pondérant
par le temps journalier passé en communication. Les centres
d’appels recueillent les statistiques détaillées des appels, en
particulier la durée moyenne d’un appel et le nombre d’appels
par heure, desquels il est facile de déduire le temps qu’un
opérateur passe en conversation par jour. La distribution des
niveaux d’exposition est montrée figure 2.
De fait, les niveaux d’exposition sont toujours inférieurs aux
niveaux de champ diffus, mais il n’y a pas un lien direct entre
les deux à cause de la variable « temps de conversation ». Trois
opérateurs sont exposés à des niveaux de bruit supérieurs
au premier seuil réglementaire d’action et, dans un cas, au
deuxième seuil d’action. Si on se fie à la distribution, il est
évident que ces 3 opérateurs sont des cas très particuliers.
Néanmoins, ce résultat montre qu’il peut y avoir des
opérateurs de centres d’appels
exposés à des niveaux trop élevés.
La distribution des niveaux de champ
diffus équivalent peut être comparée
à celle obtenue lors d’une étude
semblable par J. PATEL du HSE3 en
2001 [6]. C’est la même distribution,
mais augmentée de 3 dB environ.
Ce décalage peut être dû à des
différences entre les procédures
de mesure ou, plus probablement,
à l’amélioration de la qualité des
communications et du matériel
de téléphonie. En particulier, les
protections numériques ne sont
apparues sur le marché qu’en 2001.
Les opérateurs des centres d’appels
sont exposés à d’autres sources
de bruit que leur casque : sonneries de fax, bruit des
imprimantes, conversations entre d’autres opérateurs. Dans
certains centres d’appels, des comparaisons ont été faites
entre le niveau de bruit d’ambiance et le niveau de bruit
moyen d’un ensemble représentatif de conversations. Ce
dernier est très supérieur au bruit ambiant, qui ne contribue
donc pas à l’exposition des opérateurs.
Protecteurs numériques
et compresseurs
A partir du moment où l’exposition
au bruit peut dépasser les limites
d’action, il devient nécessaire de
pouvoir proposer des solutions. Les
fabricants de matériel de téléphonie4
ont anticipé le problème en ajoutant
à leur gamme des protecteurs
numériques ou des amplificateurs
limitant le niveau délivré par les
casques. Deux types de protecteurs
ont été rencontrés sur site.
Aucun dépassement des limites n’a
été trouvé quand ces équipements
sont en place. Ces appareils ont
également été testés en laboratoire :
ils régulent effectivement les conversations à un niveau
constant. L’opérateur n’a donc plus d’intérêt à travailler au
niveau maximum et est naturellement amené à travailler
à niveau plus faible. Ces protecteurs semblent donc une
solution au problème de l’exposition au bruit.
3 Health and Safety Executive (organisme « homologue » de
l’INRS en Grande-Bretagne).
4 par exemple : GN NETCOM, PLANTRONICS, SENNHEISER.