Echo Bruit
Routes
g
Transports
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le magazine de l’environnement sonore
n° 123-124
03.2009
modifications minimes. La comparaison entre les données
récoltées montre un net progrès dans les assainissements :
• La part des projets terminés et de ceux qui sont en
cours de réalisation/d’étude a augmenté au détriment
des projets à étudier.
• Des projets pour un montant d’environ 102 millions de
francs ont été terminés courant 2007.
• Près de deux tiers de ces moyens ont été consacrés
à des mesures dans la zone de propagation du bruit
(parois antibruit/couvertures), essentiellement sur les
routes nationales.
• Un tiers des fonds a servi à la mise en place de fenêtres
antibruit le long de routes principales et d’autres routes.
• Les mesures à la source (p. ex. revêtements
phonoabsorbants) n’ont été que rarement mises en
œuvre en 2007 également. Il faut les promouvoir
davantage.
Il s’agit maintenant de transposer dans la pratique les
connaissances réunies lors des enquêtes de 2006 et 2007, en
s’aidant des instruments actuellement à disposition. Il faut
en particulier :
• Garantir les moyens financiers : pour respecter les
délais de respectivement 2 015 et 2018, les moyens
financiers doivent être nettement augmentés, tout
comme le rythme des assainissements réalisés par la
Confédération et par les cantons.
• Multiplier les mesures à la source et la planification
du trafic.
Perspectives
En dépi t des succès enregistrés jusqu’ ici dans
l’assainissement du bruit routier, la charge sonore continue
d’augmenter à cause de l’accroissement annuel moyen du
trafic de 1 à 2 %, annulant parfois les efforts consentis. Un
assainissement durable n’est possible qu’au prix d’une
réduction à long terme des émissions, ou tout au moins de
leur plafonnement.
Pour maximiser l’efficacité des assainissements acoustiques,
il faut utiliser un minimum de moyens, tout en obtenant
une réduction du bruit maximale afin de protéger le mieux
possible la population contre des niveaux sonores excessifs.
Ces deux exigences focalisent l’attention sur une promotion
accrue des mesures à la source, tels que les revêtements peu
bruyants.
À l’avenir, il faudra favoriser les mesures réduisant les
émissions globalement et celles qui s’attaquent à la source
du bruit, à savoir :
• véhicules silencieux
• pneus silencieux
• revêtements phonoabsorbants
• réductions de vitesse et autres mesures de modération
du trafic
• systèmes de planification et de gestion du trafic
(promotion de la mobilité douce, interdictions de circuler
locales/temporaires pour certains types de véhicules,
systèmes de dosage, etc.).
Dans ces domaines, il convient de prévoir des programmes
d’incitation et/ou des prescriptions relatives aux émissions.
Les possibilités sont encore trop peu exploitées aujourd’hui.
Parallèlement, il faut multiplier les efforts dans
l’aménagement du territoire, la planification du trafic
et l’urbanisme. Les succès obtenus jusqu’ici grâce aux
assainissements et à la réduction des émissions risquent
en effet d’être annulés par la mobilité croissante de notre
société, l’augmentation du trafic à des fins de loisirs dans des
zones jusque-là préservées, la fragmentation croissante du
territoire d’une part et la densification du tissu urbain dans les
agglomérations d’autre part ainsi que l’expansion générale du
parc automobile en Suisse.
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