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Echo Bruit
g
Dossier :
“Surveillance acoustique”
2
ème
partie
45
le magazine de l’environnement sonore
n° 123-124
03.2009
l’exploitant, soit parce que les mesurages concluraient à une
non-conformité apparente, soit parce qu’ils ne rendraient
pas correctement compte d’un dépassement des valeurs
autorisées.
• Suivre l’évolution de son processus d’amélioration
continue ou valider un système
Il est des installations industrielles d’une grande complexité,
avec plusieurs dizaines voire centaines de sources de
bruit. Ces installations sont en perpétuelle évolution, par
des modifications au fil de l’eau ou à l’occasion de grands
changements industriels : extensions, remplacement
d’installations devenues obsolètes ou sous-capacitaires…
Si ces évolutions sont conduites dans le cadre d’une
démarche de maîtrise du bruit, il y a forcément un intérêt dans
la vérification que les actions entreprises ont une efficacité
ou que d’autres évolutions ne viendraient pas dégrader les
performances attendues.
Dans ce cas, on peut même envisager une mise en œuvre
temporaire du système de surveillance, suffisamment
longtemps avant le changement et suffisamment longtemps
après, pour confirmer l’évolution attendue des niveaux sonores.
Telle a été la démarche par exemple, dans le cadre de
l’exploitation de l’aire de point fixe des Airbus A380 à Blagnac
(31). L’arrêté d’exploitation de cette installation nouvelle
prévoit la réalisation d’essais acoustiques pendant toute la
première année, avec fourniture d’un rapport de mesurages
d’émergence sonore dans le voisinage.
• Préparer et soigner sa communication externe
et augmenter sa sécurité vis-à-vis des actions de
l’administration ou de tiers
Dans le contexte actuel de valorisation des comportements
respectueux de l’environnement, la surveillance acoustique
est un outil qui permet d’afficher une posture volontaire et
responsable et bien sûr incidemment de soigner son image.
La transparence peut être perçue positivement par les tiers.
D’autre part, des résultats de mesurages établis sur de
longues durées permettent de montrer par exemple que si
le bruit des installations émerge par vent de Sud Est, il reste
négligeable par vent de Nord-Ouest. Cette pondération peut
toujours être utile.
Avoir des données objectives, être capable d’argumenter et
d’anticiper d’éventuels conflits est de nature à sécuriser le
fonctionnement d’une exploitation industrielle.
• Profiter de toutes les périodes temporelles
pertinentes
Une des principales difficultés rencontrées lorsqu’on souhaite
déterminer une émergence dans les Zones à Émergence
Réglementée est de pouvoir bénéficier de périodes d’arrêt
des installations pour mesurer les niveaux sonores résiduels.
Les installations fonctionnent souvent de manière quasi
continue et les quelques périodes d’arrêt ne sont pas toujours
comparables, ni en durée, ni en « état de l’environnement » à
celles qu’il faudrait considérer pour calculer une émergence.
Il y a donc un intérêt à profiter de toutes les périodes d’arrêt
possibles, programmées ou incidentes, pour accumuler des
résultats de mesurages dans cette situation.
• Réaliser des économies?
Tout dépend bien sûr de l’objectif poursuivi par l’exploitant. Si
l’objectif est simplement de répondre a minima aux exigences
réglementaires, sans pression extérieure ni enjeu particuliers,
les contrôles annuels ou tri-annuels sur quelques dizaines
d’heures joueront leur rôle.
Mais la mise en place d’un système de surveillance peut être
financièrement et métrologiquement bien plus intéressante
que des mesurages dits « classiques », lorsque la situation
justifie de faire des mesurages de longue durée.
La variabilité des niveaux sonores
dans l’environnement : le nœud du
problème
Les facteurs influents sur les niveaux sonores ambiants et
résiduels sont multiples. On peut citer en particulier :
• les variations de production ou d’activité, qui agiront sur la
contribution des installations industrielles au niveau sonore
ambiant,
• les variations de l’état de l’environnement, telles que
conditions de circulation automobile, état des routes (sèches,
mouillées), état de la nature (présence d’oiseaux, vent dans
les branchages, avec ou sans feuilles…),
• les variations de conditions météorologiques qui agiront sur
la propagation acoustique des sources de bruit industrielles
et de l’environnement.