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Echo Bruit
n° 122
09.2008
g
Dossier :
“Surveillance acoustique”
1
ère
partie
27
le magazine de l’environnement sonore
Ce système, nommé SYMBIOSE, SYstème de Mesure du Bruit,
d’Information et d’Observation de Strasbourg – Entzheim, est
en exploitation depuis le 1
er
janvier 2002. SYMBIOSE est le
premier système à avoir reçu un avis d’exploitation positif du
Service Technique de la Navigation Aérienne. Dès la première
année d’exploitation complète du système, on constatait
une baisse régulière du nombre de plaintes. Aujourd’hui, on
considère que l’on n’a plus de plaignants à Strasbourg. En
effet, depuis trois ans, nous comptabilisons moins de trente
plaintes par an.
Nous continuons à travailler avec le système de surveillance
et nous sommes passés à la phase suivante de l’utilisation
qui consiste à améliorer la qualité de l’environnement sonore
autour de la plate-forme.
L’exemple des inverseurs de poussée
Les inverseurs de poussée sont des dispositifs permettant de
ralentir l’avion et de réduire les distances de freinage lors de
l’atterrissage. Ils aident à stabiliser la trajectoire de l’appareil
après le toucher des roues.
On s’est rendu compte que l’on avait des
niveaux de bruit relativement élevés lors
de l’utilisation de ces inverseurs. Dans un
premier temps, nous avons observé afin
de comprendre ce qui se passait. Toute
période confondue, nocturne et diurne,
peu d’appareils utilisaient les inverseurs.
Ils étaient plus souvent utilisés en période
nocturne, même quand la visibilité était
bonne, qu’en période diurne où la portée
optique est plus importante. Mais, quand
ils étaient employés, les niveaux de bruit
étaient relativement importants (de l’ordre
de 85 dB (A) à 450 m de la source). Or, il y
a des habitations à 600 mètres de l’axe de
la piste.
Une première phase de mesures réalisée
en 2006 a mis en évidence la nécessité
d’intégrer dans la base des connaissances de nouveaux
critères pouvant avoir une influence sur la décision prise par
les équipages d’utiliser, ou non, cette aide au freinage. Nous
nous sommes donc rapprochés des équipages des compagnies
aériennes les plus actifs sur le volet environnemental afin de
connaître quels étaient les facteurs qui influaient sur leur
décision d’utiliser ou non les inverseurs de poussée. Ces
critères sont d’ordre météorologique. Il s’agit de la force et
la direction du vent ainsi que l’état de la piste (piste sèche,
mouillée, légèrement mouillée, mouillée avec de la pluie…).
Nous avons lancé une seconde campagne de mesures de six
mois en 2007 et en incluant ces divers facteurs (4 critères
« contamination de piste » (de piste sèche à mouillée avec
pluie) et 2 critères « vent » (force et direction)).
Une étude approfondie de la réglementation nous a permis
de connaître ce qu’il était possible d’interdire et ce que l’on
pouvait recommander.
Nous avons travaillé avec les équipages des principales
compagnies qui exploitent des vols à Strasbourg. Nous les
avons rencontrés ainsi que les contrôleurs aériens lors de leur
séminaire « sécurité environnement » afin de leur présenter
les résultats de notre campagne de mesures et nous les avons
invités à éviter d’utiliser les inverseurs lorsque cela n’était pas
indispensable. Nous ne nous substituons pas aux métiers et
aux compétences des équipages aériens et des contrôleurs
aériens. Nous avons une action de sensibilisation sur le fait
que l’utilisation des inverseurs n’est pas toujours utile et peut
être à l’origine de nuisances sonores importantes.
Le résultat de cette campagne d’information est aujourd’hui
mesuré. À trafic constant et à conditions météorologiques
équivalentes, nous avons observé une baisse de 7 % de
l’utilisation des inverseurs de poussée (voir diapo ci-dessous).
Le dialogue avec les riverains est nécessaire. L’aéroport répond
systématiquement à toute demande d’information relative à
un vol ou un événement bruit d’origine aéronautique.
Ainsi, pour chaque demande d’information relative à un vol
précis, les éléments de réponse suivants sont transmis :
• L’heure exacte du mouvement ;
• Les caractéristiques des événements « bruit « éventuellement
enregistrés par le système SYMBIOSE ;
• La trajectoire empruntée par l’appareil, complétée par une
indication de son altitude en chaque point de sa trajectoire.
A Strasbourg, nous avons décidé d’aller au-delà et de baisser
le niveau sonore autour de l’aéroport même en l’absence de
réclamations.
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