Echo Bruit
n° 122
09.2008
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Dossier :
“Surveillance acoustique”
1
ère
partie
28
le magazine de l’environnement sonore
QUESTIONS DE LA SALLE
Bruno VINCENT, Acoucité
Souvent les observatoires font de la mesure sur du très long
terme et donc sur des périodes non-conformes par rapport aux
normes de mesure en fonction des conditions météorologiques.
De quelle manière est abordé ce problème ?
Erik AFLALO, 01dB-Métravib
Lorsque les appareils de mesure de bruit sont couplés à une
station météorologique, on associe en parallèle à chaque
événement mesuré la vitesse maximum du vent. Si cette
vitesse est supérieure à 5 mètres par seconde par exemple,
l’événement est alors marqué dans la base de données et n’est
pas pris en compte dans le calcul global des statistiques.
Bertrand BARBO, ADP
Une première phase consiste à savoir ce que l’on valide
ou pas en fonction du vent. Tout l’intérêt des systèmes
de monitoring permanents est de pouvoir enregistrer les
variations saisonnières en fonction du vent, de la température,
de l’humidité. Il est donc important d’avoir des observations
longues pour s’affranchir des paramètres météorologiques et
pouvoir tirer des conclusions sur des moyennes qui permettent
d’intégrer tous ces phénomènes.
Pascal VALENTIN, mission Bruit, MEEDDAT
Vous avez dépeint quels étaient les différents dispositifs
de monitoring sur les différents aéroports et l’on a compris
que ce sont des dispositifs lourds, pointus. Je souhaiterais
connaître le coût de ces systèmes en investissement et en
fonctionnement. J’aimerais également connaître le nombre de
personnes nécessaires à leur fonctionnement. Ce coût participe
de l’effort que fournissent les aéroports et cela pourrait donner
quelques informations sur le coût ou sur une partie du coût
des observatoires que le ministère de l’Ecologie se propose
de mettre en place.
Bertrand BARBO
Pour la section acoustique de l’aéroport, c’est-à-dire les
personnes qui se consacrent à la mesure et à la cartographie,
nous sommes huit personnes. Le personnel dédié à la
communication n’est pas comptabilisé. Cet aspect est réalisé
par les Maisons de l’environnement qui ont des missions
multiples et un effectif assez important.
Patrick LUQUET, 01dB-Métravib
Concernant l’investissement, un point de mesure coûte entre
10 000 et 20 000 Euros. Il s’agit dans ce cas de métrologie
fine avec une homologation de matériel contractuel. La
grande tendance actuellement, c’est un essor de la demande
et des capacités techniques. On s’oriente donc vers des
systèmes moins coûteux pour arriver vers un couplage entre
des systèmes d’indication des bruits avec d’autres critères
(pollution de l’air). Pour l’exploitation, on répond à des appels
d’offres qui peuvent monter jusqu’à un million d’Euros. Il est
extrêmement difficile de répondre précisément. Les coûts
dépendent du nombre de points de mesure et de la complexité
de la mise en œuvre et de l’exploitation.
Il serait intéressant de comparer le coût d’exploitation associé
aux ressources humaines que l’on y met et de voir l’évolution
dans le temps et de rapprocher les résultats obtenus des
enjeux que cela représente. Les investissements sont minimes
quand la maîtrise d’ouvrage les intègre dans l’ensemble du
coût d’exploitation d’un chantier par exemple.
Bruno VINCENT
Il semble donc nécessaire d’avoir une approche plutôt
macroéconomique de la problématique de l’observatoire.
Erik AFLALO
Le coût d’un système installé est connu et simple à chiffrer,
en revanche tout ce qui concerne l’exploitation des données,
la maintenance du système, demande une certaine expertise
qui n’est pas toujours facile à mettre en place pour une
agglomération. Les constructeurs réfléchissent de plus en
plus à une offre non pas « matérielle » mais à une offre de
« données » correspondant à un abonnement annuel à
un certain nombre d’informations. Le fournisseur aurait
la responsabilité du bon fonctionnement du système et
l’utilisateur deviendrait simplement une personne qui a accès
à des données, le fournisseur pouvant même aller jusqu’à
produire les rapports finaux à la demande du client. L’objectif
n’est plus de fournir au client un système mais de lui livrer des
données et de s’assurer du bon fonctionnement du système.
Jérôme LARIVE, mission Bruit, MEEDAAT
Est-ce que cela veut dire que vous êtes prêt à fournir un
système « location avec option d’achat » plutôt que de
l’investissement pur et dur ?
Erik AFLALO
La réponse est oui, comme pour une voiture.
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