Echo Bruit
n° 120
03.2008
g
Santé
58
le magazine de l’environnement sonore
Selon un rappor t sc ient i f ique
international* mené par l’association
Hear-It et présenté par son président,
Kim Ruberg, à l’occasion de la
« Cinquième semaine du son » (voir
encadré) qui s’est tenue du 14 au 19
janvier à Paris, le non-traitement de la
déficience auditive coûte 213 milliards
d’euros par an à l’Europe
16 % des adultes européens, plus de 71
millions de personnes, souffrent d’une
perte d’acuité auditive de plus de 25 dB,
ce qui représente une déficience
auditive selon la définition reconnue
par l’Organisation Mondiale de la
Santé, (OMS).
Dans l’UE, plus de 55 millions de
personnes sont déficientes auditives,
et les coûts du non-traitement de la
déficience de toutes sortes sont de 168
milliards par an.
« Tant de personnes sont touchées
et les coûts du non-traitement de la
déficience auditive sont si élevés qu’il
faut faire quelque chose. Le coût du
traitement de la déficience auditive n’est
pas si élevé. Deux appareils auditifs
numériques coûtent environ 2 200
euros, durent environ 4 à 5 ans et font
toute la différence en terme d’économie
pour la société et de qualité de vie et
productivité pour l’individu. Le bon
sens voudrait que ce problème soit pris
en considération très sérieusement »,
déclare Kim Ruberg, président de Hear
It AISBL.
Sur la base de données statistiques
de la population, le rapport permet
de calculer les coûts de la déficience
auditive pour chaque région d’Europe.
Ainsi, le coût du non-traitement de la
déficience auditive en France représente
22,4 milliards d’euros par an.
Coûts des différents degrés de
déficience auditive
Selon le rapport, une perte d’acuité
auditive légère coûte à la société
2 200
€
par individu par an, une perte
d’acuité auditive modérée 6 600
€
, une
perte sévère ou profonde 11 000
€
. Ces
chiffres ne tiennent pas compte des
pertes en terme de revenu et d’impôt
sur le revenu à cause du chômage ou
d’une retraite anticipée suite à une
perte d’acuité auditive.
Les personnes qui ont une déficience
auditive de plus de 25 dB connaissent en
général des problèmes quotidiennement
à cause de leur déficience auditive (voir
encadré p.57). Cependant, moins d’une
personne sur six qui pourrait bénéficier
de l’utilisation d’un appareil auditif
reçoit un traitement adéquat.
Les calculs effectués dans le rapport
sont en accord avec les standards de
Le non-traitement de la surdité
coûte cher
La Semaine du
Son
La Semaine du Son décrypte chaque
année des problématiques liées au
son, à l’acoustique, à la santé auditive,
à l’expression musicale et à notre
environnement sonore dans toute sa
diversité (dans les transports, au cinéma,
dans les dessins animés, à la télévision,
dans les salles de concerts, …).
Pour sa cinquième édition, La Semaine
du son s’est déroulée en deux temps,
autrement dit sur deux semaines. Elle s’est
ouverte dans la Capitale le 14 janvier, au
Conservatoire national des arts et métiers
(Cnam), avec une conférence d’une journée
sur « le son dans les lieux et les moyens de
transport ».
La manifestation s’est achevée les 26 et
27 janvier dans vingt-deux villes, par des
conférences, des débats, des expositions
et des concerts gratuits.
Le mercredi 16 janvier, La Semaine du
son, en partenariat avec Le Palais de la
Découverte, a réuni spécialistes et public
autour de l’aide auditive. Chirurgiens
et spécialistes de l’oreille interne,
audioprothésistes, experts en aides
auditives, acousticiens, fabricants de
casques audio passent au crible les origines
et les causes de la surdité, l’appareillage
auditif et ses innovations. Ils ont donné des
pistes en matière de prévention, évaluent
l’intérêt des casques antibruit, de la mesure
des décibels, et nous indiquent quoi faire
en cas d’accident auditif. La journée était
animée par le CIDB.
Pour en savoir plus :
www.lasemaineduson.org