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Echo Bruit
n° 120
03.2008
g
Santé
55
le magazine de l’environnement sonore
le cadre de cette dernière étude, les
scientifiques ont suivi la pression
sanguine de 140 volontaires, dans leurs
domiciles situés à proximité de quatre
grands aéroports d’Europe : Londres
Heathrow (Royaume-Uni), Malpensa
(Milan, Italie), Athènes (Grèce) et
Arlanda (Stockholm, Suède). La mesure
du niveau sonore dans la chambre
a été faite de façon numérique et la
pression sanguine du volontaire était
relevée automatiquement toutes les
15 minutes. 

Les mesures révèlent
que la pression sanguine augmente
notablement après un « événement
sonore » de plus de 35 décibels, même
si la personne reste endormie et n’est
donc pas consciemment perturbée.
En moyenne, le passage d’un avion
augmente la pression ar tériel le
systol ique (lorsque le cœur se
contracte) de 6,2 mmHg et de 7,4 mmHg
la pression diastolique (lorsque le
cœur se relaxe). 

L’augmentation de la
pression sanguine est proportionnelle
au niveau sonore : pour une
augmentation de 5 décibels du bruit de
l’avion, la pression sanguine augmente
en moyenne de 0,66 mmHg. 

Des
réactions similaires ont été observées
pour d’autres sources de bruit telles
permettra d’estimer les expositions
des riverains au bruit et à la pollution
atmosphérique selon leur origine (trafic
aérien, trafic routier, trafic ferroviaire).
Le volet épidémiologique vise à
mesurer l’impact du bruit et de la
pollution atmosphérique sur la santé
des riverains à l’aide d’indicateurs :
crises d’asthme, troubles du sommeil,
gêne, qualité de vie…
Le Préfet de région d’Ile-de-France,
Pierre Mutz, a installé lundi 28 janvier
2008 le « comité de pilotage de l’étude
d’impact sanitaire du trafic aérien de
Paris-Charles-de-Gaulle, de Paris-Orly
et de Paris-Le Bourget ». Il est composé
de 53 membres représentant à parité les
collectivités (Conseil régional, conseils
généraux concernés, Association des
Maires d’Ile-de-France, CESR), les
associations, les usagers et l’État.
L’Autorité de contrôle des nuisances
sonores aéroportuaires (ACNUSA)
participe à cette démarche. Dans le
même esprit, le Comité scientifique
assurera le suivi des travaux de ce
dispositif de veille, inscrit dans la
durée. Il comprendra 9 personnalités
éminentes parmi lesquelles seront
sollicités deux experts étrangers :
Sylvia Richardson (Imperial College of
London) et un expert néerlandais du
RIVM, institut néerlandais homologue
de l’InVS français.
Un comité de proximité sera mis
en place pour chaque plate-forme
aéroportuaire afin d’associer tout au
long de l’étude l’ensemble des acteurs
et tout particulièrement les riverains.
Un état des connaissances de l’impact
sanitaire du bruit et de la pollution
atmosphérique autour des zones
aéroportuaires est disponible sur le site
www.ile-de-France.gouv.fr.
Pour en savoir plus :
Hubert ISNARD — DRASS
Tél. : 01 44 84 23 99
n
Les résultats de cette étude soulignent
la nécessité de réduire le bruit des
avions afin de préserver la santé des
riverains. 

L’organisation mondiale
de la santé définit une pression
sanguine élevée (soit l’hypertension)
à pa r t i r de 140/90 mmHg .
L’hypertension augmente le risque
de maladies cardiaques, d’accidents
cérébrovasculaires, de maladies des
reins et de démence. Parmi tous
les bruits auxquels nous expose
l’environnement, les perturbations
sonores pendant le sommeil sont
reconnues comme ayant les effets les
plus nuisibles. D’après des études
conduites dans des laboratoires du
sommeil, les bruits peuvent affecter
la pression sanguine et le rythme
cardiaque. Mais jusqu’à présent, peu
d’études ont été effectuées sur les
effets en dehors du laboratoire. 
Dans
Plus de bruit = plus de tension
La nuit, des bruits comme celui d’un avion volant dans le
ciel ou de la circulation dans la rue, peuvent augmenter
la pression sanguine d’un dormeur, même sans l’éveiller.
Telle est la conclusion d’une nouvelle étude conduite
dans le cadre du projet HYENA (« hypertension et
exposition au bruit près des aéroports »), qui vient d’être
publiée par l’European Heart Journal.