Echo Bruit
n° 120
03.2008
g
Santé
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le magazine de l’environnement sonore
Le « bruit au travail » a constitué le
thème majeur de la Journée Nationale
de l’Audition organisée le 13 mars
2008. Dans cette perspective, Ipsos,
à la demande de l’association Journée
nationale de l’audition et le groupe
de retraite complémentaire et de
prévoyance Médéric, a réalisé une
enquête d’opinion* auprès des individus
actifs en France, issus de l’ensemble
des secteurs d’activité, aussi bien
salariés qu’indépendants. L’enquête
s’est notamment attachée à…
• Identifier les populations d’actifs
concernées par le bruit au travail (quel
secteur d’activité, quel bruit, quel
environnement de travail, etc.),
• Évaluer le niveau de gêne occasionné
(répercussion sur la santé, etc.)
• Décrire les comportements et les
actions mis en œuvre dans ce cadre,
• Mesurer le niveau d’information reçu
sur le sujet.
Un actif sur deux serait concerné
par le bruit au travail
La majorité d’entre eux se dit
r égu l i è remen t gênée pa r un
niveau sonore trop élevé dans son
environnement professionnel : très
fréquemment (33 %) ou souvent (28
%). Les premiers touchés par le bruit
au travail : l’industrie/la construction,
ainsi que les grandes entreprises (plus
de 200 salariés) ; les ouvriers sont plus
exposés.
Le bruit au travail agit
différemment selon le secteur
d’activité
• D’une part dans son origine :
essentiellement d’ordremécanique pour
l’industrie/BTP (84 % des cas), le bruit
est d’abord lié à la voix, au téléphone
ou à la musique dans les commerces
(59 %) et les administrations (58 %).
• D’autre part dans l’environnement
de travail où il s’inscrit : l’atelier, le
garage ou le chantier pour l’industrie/
BTP (75 % des cas) ; la surface de
vente pour les commerces (45 %) ;
le bureau, les lieux de transport de
passagers (gare, aéroport) pour les
services (47 %) ; les lieux publics pour
l’administration (40 %).
Pour près de la moitié des actifs gênés
par une nuisance sonore dans leur
En conclusion, notre étude montre que les trois quarts des DJ
testés ont des acouphènes. Vu leur jeune âge (26 ans), on ose
à peine imaginer l’état de leurs oreilles dans les années à venir.
Leurs acouphènes correspondent aux plages fréquentielles
dans lesquelles prédominent les pertes auditives. Si l’encoche
sur le 6 000 Hz est fréquente chez des sujets exposés au bruit,
peu d’études décrivent des
pertes auditives sur les
graves. Vu le niveau des
basses fréquences, nous
aimerions poursuivre cette
étude par l’exploration de
la fonction vestibulaire.
En effet, on peut penser
qu’à de telles intensités,
les basses fréquences
puissent endommager le
vestibule (partie de l’oreille
interne impliquée dans
l’équilibre) et provoquer
des vertiges. Le nombre
fréquent d’accidents de
la route aux sorties de
discothèques est généralement attribué à la fatigue, l’alcool,
voire aux substances illicites. Si on ajoutait à cela les troubles
de l’équilibre, on ne s’étonnerait pas du triste bilan sur les
routes. Si cette hypothèse se vérifiait, nous ne serions plus
dans la prévention des risques auditifs, mais bien dans la
prévention d’un risque vital.
n
Bruit au travail :
la JNA mène l’enquête
Un actif français sur deux se dit gêné par un niveau
sonore trop élevé au travail, selon un sondage Ipsos
réalisé pour l’association Journée nationale de
l’audition et le groupe de retraite complémentaire et
de prévoyance Médéric.